Tandis que la BCE souffle le chaud et le froid quant à l’avenir de son QE, le billet vert profite de la perspective d’une hausse de taux imminente de la Réserve Fédérale malgré l’élection surprise de Donald Trump aux Etats-Unis.

Scénario encore très improbable quelques semaines avant l’issue du scrutin, l’homme d’affaires américain a réussi son pari en accédant à la Maison-Blanche. Mais l’onde de choc promise aux marchés n’a cependant pas eu lieu alors que le successeur de Barack Obama devrait être largement soutenu par un Congrès aux couleurs républicaines tandis qu’il s’est lui-même empressé de recentrer son discours en faveur de la relance aux dépens des mesures les plus radicales.

La Réserve Fédérale anticipe donc une politique trumpiste accommodante et reflationniste qui semble entériner un nouveau tour de vis monétaire d’ici la fin de l’année 2016, Janet Yellen ayant indiqué souhaiter une hausse de taux « relativement rapidement ».

En Europe, si la BCE reste la seule grande banque centrale à poursuivre une politique aussi expansionniste, Mario Draghi ne plaide pas pour l’hypothèse de taux négatifs durables dans l’Union monétaire. Pourtant, bien qu’une poursuite des rachats d’actifs au-delà de mars 2017 n’ait pas encore été officialisée, l’économiste italien n’envisage pas non plus une réduction de son soutien monétaire tant que le niveau de l’inflation reste éloigné de l’objectif de Francfort.

Graphiquement, en données hebdomadaires, la monnaie unique recule au contact de son support de long terme, évoluant brièvement dans ses points bas annuels, sans toutefois parvenir à l’effacer en fin de semaine et à déclencher une prise de position à la vente sur cet horizon. Alors que les plus offensifs peuvent ainsi tenter de profiter d’un rebond purement technique, nous continuons à surveiller l’évolution de la parité au sein de son range, dans l’attente d’un signal plus clair.