Le secrétaire général Philippe Logak assure depuis fin novembre l'intérim à la tête de l'équipementier d'aérospatiale et de défense.

Charles Edelstenne, le numéro deux du Groupe industriel Marcel Dassault (GIMD), actionnaire majoritaire de Dassault Aviation, a rencontré mercredi le Premier ministre Manuel Valls pour discuter de ce sujet, a déclaré à Reuters une source, qui a requis l'anonymat.

Matignon n'a pas commenté cette information. L'Etat détient 26,4% de Thales et Dassault Aviation 25,3%.

"Il avait été dit qu'un choix serait fait si possible avant Noël, il y a toujours un espoir qu'il y ait un accord", a déclaré une source proche du dossier.

Ni Thales ni la holding de Dassault n'étaient immédiatement disponibles pour commenter, tandis que Bercy n'a pas souhaité faire de commentaire.

Le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier a reconnu que le processus était long et que le plus tôt serait le mieux pour une décision, tout en soulignant que la fenêtre pour y parvenir d'ici la fin de l'année était désormais très réduite, à quelques jours des vacances de Noël.

REDÉMARRAGE DU PROCESSUS

Le processus a dû redémarrer après avoir quasiment abouti sur un choix consensuel, a-t-il expliqué mercredi à des journalistes lors de la présentation du Falcon 8X, le nouvel avion d'affaires de Dassault Aviation.

"Nous en avions trouvé un qui plaisait à tout le monde. Maintenant il faut en retrouver un autre qui plaît à tout le monde et qui est capable de conduire la maison, car il y a de grandes ambitions pour Thales", a dit Eric Trappier.

Il a souligné que les positions entre les deux principaux actionnaires n'étaient pas très éloignées.

"Sur la stratégie, il n'y a aucune différence entre l'Etat et nous", a-t-il dit.

"C'est sur le casting qu'il faut se mettre d'accord sur un nom, sur plusieurs noms, sur des formules, sur des équilibres. Tant qu'il n'y a pas d'accord, il y a un débat sur tout", a-t-il ajouté, faisant notamment allusion à la possibilité de retenir soit un PDG soit un tandem pour succéder à Jean-Bernard Lévy.

Selon plusieurs sources, L'Etat serait favorable à Patrice Caine, actuel numéro deux du groupe nommé par Jean-Bernard Lévy, tandis que Dassault préférerait Pierre-Eric Pommellet, responsable des systèmes de mission de défense de Thales.

"La réalité est plus complexe", a toutefois observé Eric Trappier, sans vouloir fournir plus de précisions.

Selon une autre source industrielle, les discussions n'avanceraient guère entre les deux actionnaires, qui avaient déjà eu du mal à se mettre d'accord fin 2012 sur la succession de Luc Vigneron, le prédécesseur de Jean-Bernard Lévy.

"Les situations se crispent parce qu'il y a eu des aspects psychologiques pas très bien gérés", a expliqué cette source.

Dassault, qui n'avait pas été informé directement de la décision de l'Etat de nommer Jean-Bernard Lévy à la tête d'EDF, avait alors fait part de son irritation.

Safran, l'autre grand équipementier d'aérospatiale et de défense français, dont l'Etat détient 22%, a, lui, pris les devants en nommant dès le début décembre un tandem pour succéder au PDG Jean-Paul Herteman fin avril.

(Avec Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, THALES, TOTAL, DASSAULT AVIATION
Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, THALES, TOTAL, EDF, DASSAULT AVIATION, THALES, GRANDES