(Correction de la citation au §2, lire "non exécutif")

* Un DG choisi en interne par Dassault-source

* Un président recruté en externe par l'Etat-source

* Un conseil doit se réunir lundi à 17h00-sources

* Jean-Bernard Lévy nommé vendredi administrateur d'EDF

par Cyril Altmeyer

PARIS, 21 novembre (Reuters) - Jean-Bernard Lévy, PDG sortant de Thales, sera remplacé par un tandem constitué d'un président non exécutif choisi en externe et d'un directeur général sélectionné en interne, a-t-on déclaré vendredi à Reuters de source proche du dossier.

"Un accord a été trouvé", a déclaré cette source. "Il y aura un directeur général choisi par Dassault et un président non exécutif choisi par l'Etat".

L'équipementier d'aérospatiale et de défense doit réunir son conseil d'administration lundi à 17h00 pour avaliser les modalités de la succession de Jean-Bernard Lévy, qui doit succéder dans les prochains jours à Henri Proglio à la tête d'EDF, ont déclaré deux autres sources proches du dossier.

Un porte-parole de Thales n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Une source proche du groupe a déclaré à Reuters que la publication d'un communiqué relatif à la succession de Jean-Bernard Lévy était improbable avant la réunion du conseil de lundi, contrairement à ce qu'avait indiqué dans l'après-midi une source à Reuters.

Personne n'était joignable chez Dassault pour commenter ces informations. Bercy n'a pas fait de commentaire.

L'Etat est le premier actionnaire de l'équipementier de défense, avec 27% du capital, devant Dassault Aviation , qui a 26%.

Le gouvernement a annoncé le 15 octobre le remplacement d'Henri Proglio à la tête d'EDF par Jean-Bernard Lévy, qui avait été nommé fin 2012 à la tête de Thales.

Les actionnaires d'EDF ont approuvé vendredi à 94% la nomination comme administrateur du groupe de Jean-Bernard Lévy, avant sa nomination au poste de PDG.

La source proche du dossier n'a pas voulu donner les noms des deux personnes retenues, précisant simplement que le directeur général serait choisi en interne et le président en externe.

CANDIDAT DE CONSENSUS

Les deux actionnaires ont d'abord recherché un PDG, Dassault Aviation préférant un recrutement en externe afin d'éviter de renouer avec les querelles qui ont émaillé l'histoire du groupe, tandis que l'Etat s'est montré favorable à une solution interne afin d'assurer la continuité, avait-on déclaré début novembre à Reuters de sources proches du dossier.

Tant pour le poste de PDG que de DG, Pierre-Eric Pommellet, responsable des systèmes de mission de défense de Thales, a été cité comme le candidat préféré de Dassault face à Patrice Caine, actuel numéro deux du groupe nommé par Jean-Bernard Lévy.

Pour le poste de président non exécutif du conseil d'administration, le nom de Jean-François Cirelli, numéro deux sortant de GDF Suez a circulé.

Antoine Bouvier, patron du fabricant de missiles MBDA depuis sept ans, avait été pressenti pour prendre un poste de PDG de Thales, mais pas de seul président du conseil. Son nom est également cité pour prendre la tête de Safran à la suite de Jean-Paul Herteman, qui sera atteint par la limite d'âge en 2015.

La succession de Luc Vigneron, poussé vers la sortie sur fond de grogne interne chez Thales, avait déjà donné lieu à d'âpres discussions entre l'Etat et Dassault Aviation en 2012, pour aboutir juste avant Noël à un consensus, avec le choix de Jean-Bernard Lévy, qui venait de quitter Vivendi six mois plus tôt. (Edité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : GDF SUEZ, DASSAULT AVIATION, EDF, THALES, SAFRAN