LOME, 19 août (Reuters) - Deux manifestants ont été tués et 13 autres blessés samedi au Togo par des tirs des forces de sécurité, qui tentaient de disperser une manifestation organisée contre la dynastie Gnassingbe au pouvoir depuis une cinquantaine d'année, ont annoncé les autorités.

Le président Faure Gnassingbe dirige le pays depuis le décès de son père, Gnassingbe Eyadema, en 2005, après 38 ans à la tête du Togo.

Des milliers de manifestants habillés de rouge, couleur de l'opposition du Parti national panafricain (PNP), ont défilé dans les rues de la capitale, Lomé, pour réclamer le rétablissement d'une Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels.

Les forces de sécurité ont dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes.

Dans une manifestation à Sokode, à 338 km au nord de la capitale, des heurts ont éclaté entre manifestants et policiers et ces derniers ont tiré à balles réelles.

Deux manifestants ont été tués et douze gendarmes blessés, a annoncé le ministère de la Sécurité du Togo.

Mise en place par Gnassingbe Eyadema en réponse à des manifestations, la Constitution de 1992 limitait à deux le nombre de mandats présidentiels. En 2002, elle a été amendée par les députés pour lui permettre de se porter à nouveau candidat.

En 2005, la première élection de Faure Gnassingbe, soutenu par l'armée, a été suivie d'une vague de répression, environ 500 personnes ont été tuées dans les opérations des forces de sécurité.

(John Zodzi, Julie Carriat pour le service français)