Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en baisse lundi, affectée par un renforcement du yen, valeur refuge, avant un discours clé de la Première ministre britannique sur le Brexit et l'investiture de Donald Trump à la tête des Etats-Unis.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 1% (-192,04 points) à 19.095,24 points.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 0,92% (-14,25 points) à 1.530,64 points.

Sur le volet des monnaies, le dollar oscillait autour de 114 yens, contre 114,30 yens vendredi à la fermeture de la place tokyoïte. L'euro fléchissait aussi, à 121,08 yens (contre 122 yens).

La séance a été extrêmement peu active avec seulement 1,47 milliard de titres échangés sur le premier marché.

"Les mouvements sur les marchés financiers deviennent plus limités" à l'approche de l'entrée en fonctions de M. Trump, prévue vendredi, a commenté pour l'agence Bloomberg Shoji Hirakawa, analyste au sein de l'institut de recherche Tokai Tokyo. "Les investisseurs craignent qu'il s'en prenne au récent affaiblissement du yen, ce qui pèse sur la Bourse de Tokyo", d'autant plus attentiste que Wall Street est fermée ce lundi pour cause de jour férié.

Le climat a été aussi alourdi par un regain d'inquiétudes avant une allocution de Theresa May qui devrait annoncer mardi un Brexit "dur", selon plusieurs journaux britanniques.

Du côté de l'actualité japonaise, des statistiques sont venues entamer le moral des donneurs d'ordres: les commandes de biens d'équipement du secteur privé ont diminué de 5,1% dans l'archipel en novembre sur un mois.

- Takata tombe, Nintendo aussi -

Sur le front des valeurs, Takata, décidément très volatil, a lâché 10,55% à 949 yens, après avoir bondi de 16% vendredi. L'annonce d'une amende d'un milliard de dollars aux Etats-Unis pour solder le scandale de ses airbags défectueux n'a visiblement pas levé toutes les inquiétudes des actionnaires sur l'avenir de l'équipementier automobile, confronté à des dizaines de millions de rappels dans le monde.

La couleur rouge a dominé chez les constructeurs également: Toyota a cédé 0,79% à 6.827 yens, Nissan 0,60% à 1.153 yens et Mitsubishi Motors 2,52% à 657 yens.

Autre titre scruté, celui du pionnier des jeux vidéo Nintendo qui a encore fléchi (-2,31% à 23.200 yens). Il avait déjà perdu 5,75% vendredi, alors que la nouvelle console Switch a déçu certains investisseurs du fait d'un prix jugé élevé et d'un concept hybride (semi-fixe, semi-portable) quelque peu déroutant.

Même tendance négative pour les firmes d'électronique Sony (-0,98% à 3.514 yens) et Panasonic (-0,74% à 1.206 yens).

Le conglomérat industriel Hitachi a lui aussi décliné (-0,85% à 652,3 yens). Il a fait état vendredi d'un projet de cession de sa filiale, Hitachi Koki, qui fabrique des outils comme des perceuses, au fonds d'investissement américain KKR. Ce dernier va racheter pour un total de 147 milliards de yens (1,2 milliard d'euros) le groupe, dont l'action a dévissé de 7,29% à 1.398 yens.

Cette opération vise à permettre à Hitachi de se concentrer sur des activités jugées plus stratégiques, dont les infrastructures sociales et le matériel de transport ferroviaire.

Parmi les autres informations notables, le titre Japan Post Holdings, la Poste japonaise, a glissé de 4,86% à 1.408 yens. Selon le quotidien économique Nikkei, le gouvernement projette de vendre courant 2017 des titres supplémentaires de ce colosse pour un montant de 1.400 milliards de yens (11,4 milliards d'euros).

Japan Post et ses deux filiales de banque et assurance avaient été introduits en Bourse en novembre 2015 à hauteur de 10% chacune, début d'un processus de privatisation qui doit se traduire par une montée progressive de la part des acteurs privés.

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