Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo, qui avait ouvert en nette baisse mardi, a viré dans le vert ensuite, le Nikkei gagnant 0,84% à la clôture après le premier débat entre les deux candidats à la présidence des Etats-Unis.

Au terme de ce face-à-face tendu mâtiné d'accusations mutuelles entre Hillary Clinton et Donald Trump, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a engrangé 139,37 points pour terminer à 16.683,93 points alors qu'il cédait 0,93% au début des transactions.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné 1,00% à 1.349,22 points.

L'activité a été plutôt intense, avec 2,23 milliards de titres échangés sur le premier marché, un total journalier nettement supérieur à celui de ces dernières semaines.

"Les deux candidats n'ont pas parlé du niveau du dollar et le billet vert n'est pas passé sous 100 yens, ce qui a rassuré. En outre, l'impression est que Mme Clinton a été en tête", a déclaré à l'agence Bloomberg un analyste de IwaiCosmo Securities.

"La politique économique de M. Trump est imprévisible. Le marché favorise Mme Clinton en estimant qu'il y aurait alors une continuité", a commenté Hideyuki Suzuki de SBI Securities.

Sur le volet des changes, le dollar a remonté au cours du débat et s'affichait à 100,84 yens à la fermeture, contre 100,37 yens à l'ouverture. L'euro s'est redressé à 113,40 yens, contre 112,90 yens en début de journée. Ces mouvements incitent généralement à acheter des titres de groupes exportateurs.

- Les financières sanctionnées -

Parmi les 225 composantes du Nikkei, les deux tiers environ ont augmenté, parfois dans des proportions importantes.

Ce fut le cas par exemple de Mitsui Chemical (+7,28%), de Toshiba (+5,83% à 328,8 yens) bénéficiant d'une recommandation positive d'une maison de courtage.

Si le débat Clinton/Trump a semblé jouer en sens positif sur les valeurs, les actions liées au secteur financier ont néanmoins pâti d'inquiétudes concernant la banque allemande Deutsche Bank, à qui la justice américaine réclame 14 milliards de dollars pour solder un ancien litige consécutif à la crise des "subprimes".

De fait, les plus fortes baisses ont touché Concordia Financial Group (-3,07% à 469,7 yens), Sumitomo Mitsui Trust Holdings (-2,87% à 344,60 yens), Mitsubishi UFJ Financial Group (-1,39% à 526,20 yens), Mizuho Financial Group (-1,11% à 178,20 yens), Resona Holdings (-2,75% à 449,3 yens) ou Chiba Bank (-1,94%) et Shinsei Bank (-1,90%).

A aussi été délaissée l'action Sony (-0,09% à 3.378 yens), l'électronicien étant désormais plutôt pénalisé quand le yen s'affaiblit, contrairement aux autres groupes exportateurs.

Dans le même secteur de l'électronique grand public, Nintendo a progressé de 1,35% à 27.035 yens et Panasonic de 0,15% à 1.032 yens.

Le titre du fabricant d'écrans de smartphones Japan Display, qui avait lourdement chuté lundi, s'est relevé de 2,65% à 155 yens.

Dans le domaine de l'automobile, Toyota a pris 1,64% à 6.014 yens, Nissan 0,73% à 1.028 yens et Honda Motor 1,00% à 2.972 yens.

A noter également le gain modeste de 0,25% du titre Mitsubishi Heavy Industries (MHI) dont l'avion régional MRJ se dirige par sauts de puce vers les Etats-Unis pour y réaliser des tests complémentaires. Après avoir volé lundi entre Nagoya (centre du Japon) et Hokkaido (nord), il a effectué mardi une étape supplémentaire pour se poser en Russie. C'est la première fois qu'il vole hors du Japon. Il avait fait deux tentatives de départ avortées en août en raison de problèmes techniques.

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