Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo s'est redressée jeudi au lendemain d'une forte baisse, les investisseurs restant toutefois prudents avant un vote à suspense au Congrès américain pour abroger la loi sur la santé de Barack Obama.

Au terme d'une séance en dents de scie, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,23% (+43,93 points) à 19.085,31 points. Il avait perdu 2,13% mercredi.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part grignoté 0,01% (+0,21 point) à 1.530,41 points.

Sur le volet des changes, le yen, valeur refuge qui s'est nettement renforcée ces derniers jours, marquait une pause: le dollar se situait ainsi à 111,35 yens, quasi stable par rapport à la veille, et l'euro à 120,17 yens (contre 120,45 yens).

Les marchés ont retrouvé leur calme dans l'attente du vote de la Chambre des représentants sur un texte remplaçant l'"Obamacare", première grande réforme du mandat du nouveau président américain, qui s'annonce très serré.

Les investisseurs japonais surveillaient aussi l'audition au Parlement du directeur d'un jardin d'enfants ultraconservateur, au coeur d'un scandale politique qui fragilise le Premier ministre Shinzo Abe. Yasunori Kagoike a déclaré sous serment avoir reçu de l'argent de M. Abe, ce que ce dernier dément fermement.

"La place tokyoïte anticipe peut-être un déclin de la cote de popularité du gouvernement", a commenté pour l'agence Bloomberg News Soichiro Monji, chez Daiwa SB Investments.

- Toshiba, Takata -

Sur le front des valeurs, Toshiba, coutumier des soubresauts, s'est envolé de 6,85% à 207,3 yens alors qu'a refait surface la possibilité d'un dépôt de bilan de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, à l'origine de sa débâcle financière actuelle.

Une telle option, sous la supervision de l'institution judiciaire, permettrait d'effacer une partie du fardeau qui pèse sur le groupe, d'où cette réaction positive des actionnaires.

Parmi les autres gains notables, l'action de l'équipementier Takata, empêtré dans un scandale d'airbags, a bondi de 3,25% à 476 yens. L'américain Key Safety Systems serait prêt à renflouer le groupe à hauteur de 200 milliards de yens (1,6 milliard d'euros) dans le cadre d'un plan de restructuration présenté aux constructeurs automobiles, a fait savoir Bloomberg, citant des sources proches du dossier.

Dans le même secteur, Nissan a avancé de 0,13% à 1.116,5 yens et Honda de 0,61% à 3.434 yens.

Toyota a fait quant à lui du surplace (-0,01% à 6.160 yens). Selon le quotidien économique Nikkei, la firme projette de nouer un partenariat avec le géant des télécommunications NTT dans le but de développer des technologies pour les voitures connectées utilisant la 5e génération cellulaire (5G), censée offrir des débits de données ultra-rapides, un élément clé dans la réussite de la conduite autonome.

A noter aussi, le déclin du titre Fujitsu (-0,75% à 653,5 yens). Il est même tombé ponctuellement de 2,8% après que la chaîne de télévision publique NHK a rapporté que le projet d'alliance avec le chinois Lenovo dans les PC avait pris un peu de retard. Il n'est cependant pas remis en cause et devrait se concrétiser le mois prochain.

Fujitsu avait officialisé ce projet fin octobre, tablant sur la puissance du numéro un mondial qui a déjà absorbé les ordinateurs IBM en 2005 et contrôle ceux de NEC depuis 2011.

Enfin, le pionnier des jeux vidéo Nintendo a décroché de 2,09% à 26.830 yens, rechutant après avoir pris plus de 4% mercredi sur fond d'optimisme des investisseurs quant à son tournant vers le mobile et sa nouvelle console Switch.

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