Zurich (awp/ats) - Voici 150 ans, les Anglais faisaient de la Suisse une destination privilégiée pour le tourisme d'hiver. La décision britannique de quitter l'Union européenne pourrait affecter en première ligne les régions de montagne comme le Valais.

A long terme, le seul remède sera d'améliorer sans cesse la qualité, déclare à l'ats Urs Eberhard, vice-directeur de Suisse Tourisme. Car les Britanniques constituent aujourd'hui encore l'un des principaux groupes de visiteurs étrangers dans le pays.

En 2015, les hôtes en provenance de l'île d'Albion ont comptabilisé 1,6 million de nuitées, soit une part de marché de 8,4%. Ce qui les place en 3e position, derrière les Allemands et les Américains.

Leur répartition varie en fonction des saisons et des régions. Le canton du Valais constitue la première destination des touristes britanniques. Pendant la saison froide, ils y ont affiché quelque 170'000 nuitées, contre 138'000 dans la région zurichoise.

En été, le Valais n'est plus que le 4e choix des sujets de Sa Majesté, avec 72'000 nuitées. Zurich figure en tête (171'000), puis l'Oberland bernois (147'000) et Genève (137'000).

VACANCES PLUS CHÈRES

Le Valais pourrait donc ressentir plus fortement que d'autres la chute de la livre sterling consécutive au Brexit, selon Suisse Tourisme. Au lendemain du référendum, les vacances à l'étranger sont en effet devenues plus chères pour les habitants du Royaume-Uni.

Pour Damian Constantin, directeur de Valais Promotion, il est toutefois encore trop tôt pour juger des conséquences du Brexit sur le tourisme régional. Mais il reconnaît que l'insécurité engendrée par ce vote n'est pas favorable aux affaires.

La période estivale devrait s'avérer stable, puisque les réservations sont déjà bouclées. Mais les effets pourraient se matérialiser dès l'hiver prochain, ce qui dépendra en premier lieu de l'évolution du cours de la livre.

RAPPORT QUALITÉ-PRIX

A court terme, le tourisme valaisan devrait rester fortement lié à la conjoncture des pays voisins. A plus long terme, Damian Constantin voit deux mesures possibles. D'abord, une stratégie de marché ciblée plutôt que des actions de promotion ponctuelles.

Ensuite, optimiser le rapport qualité-prix, par des investissements dans les remontées mécaniques et les infrastructures afin de garantir l'enneigement. A cet effet, le Valais a notamment créé un fonds cantonal destiné à financer des projets durables.

Aux Grisons également, la responsable de l'organisme de promotion cantonal Graubunden Ferien, Myriam Keller, s'inquiète des possibles retombées du Brexit.

Dans la région lucernoise, où leur nombre a pourtant reculé l'été dernier de 13%, les Britanniques sont considérés comme de "fidèles clients". A défaut de pouvoir agir sur les prix, il s'agira là aussi d'enrichir l'offre.

ats/rq