Pour Andreas Utermann, Co-Head et Global Chief Investment Officer (CIO) d'Allianz Global Investors, les responsables politiques européens devraient, à l'image du Japon des années 90, se doter de 3 « flèches » pour remettre la zone euro sur le chemin d'une reprise durable. La première est la poursuite d'une politique monétaire accommodante, à l'image des Abenomics. Andreas Utermann estime que « les performances économiques décevantes de la zone euro laissent entrevoir les défis qui restent à relever ».

L'inertie politique pourrait en effet contraindre la BCE à fixer des objectifs minimaux d'inflation, à l'image des seuils maximaux qu'elle appliquait dans le passé.

La « deuxième flèche » de la zone euro doit reposer sur des cycles de réformes plus concertés, portant sur le marché du travail et la fiscalité. Si la crise a précipité l'adoption d'un ensemble de réformes sur les retraites en Grèce, en Espagne et en Italie, l'ampleur même des problèmes rencontrés par de nombreux pays européens n'a pas encore été correctement prise en compte.

Enfin, la « troisième flèche » que devrait décocher la zone euro consisterait à engager un programme d'investissement, notamment dans les infrastructures. Les dépenses d'investissement annuelles fédérales de l'Allemagne ont diminué régulièrement, passant d'environ 4 % du PIB dans les années 1970 à une moyenne de 1,6 % à peine depuis 2000, niveau inférieur à celui des États-Unis ou du Royaume- Uni. L'insuffisance chronique d'investissements dans le domaine des infrastructures, de l'éducation et de l'industrie, constatée par l'Institut de recherche économique allemand, risque à long terme de saper la compétitivité et la croissance du pays.