MARSEILLE, 21 juillet (Reuters) - Trois personnes ont été écrouées dans le cadre d'enquêtes sur les trois règlements de comptes qui ont eu lieu dans les quartiers Nord de Marseille entre le 11 et le 18 juillet, a annoncé lundi le parquet de la ville.

Elles ont été mises en examen pour "homicide volontaire en bande organisée" ou "complicité" dans deux de ces affaires.

"C'est la première fois à ma connaissance qu'il y a autant de règlements de comptes en une seule semaine", a déclaré Brice Robin, procureur de la République de Marseille, lors d'une conférence de presse. "Sur l'année, il y a eu treize règlements de comptes, alors que nous en étions à onze à la même période l'année dernière."

Certains de ces règlements de comptes reflètent une lutte sans merci entre bandes rivales.

"Il y a toujours des trafics de stups et il y a toujours des gens qui ont envie de conquérir des territoires. Il y a une guerre entre ceux qui veulent maintenir leur prééminence", a dit Brice Robin.

Ces assassinats se déroulent de plus en plus souvent dans des rues passantes et en pleine journée, ce qui augmente le risque de victimes collatérales.

Le 18 juillet, les passagers d'une voiture avaient tiré 53 fois au fusil d'assaut et au pistolet sur Zakary Remadnia, un homme de 24 ans connu pour trafic de stupéfiants qui circulait en scooter et l'avaient atteint d'une vingtaine de balles. Une voiture avait été traversée par une rafale de Kalachnikov.

"Quand on tire à 20h10 sur un rond point où il y a une forte circulation, quand on tire à la Kalachnikov à 47 reprises, comment voulez-vous qu'on ne fasse pas courir un risque à la population ?", a souligné le procureur de la République.

Les magistrats et les policiers chargés de ces enquêtes se félicitent pourtant d'une meilleure remontée d'informations.

"Les langues se délient un peu plus", a dit le directeur interrégional de police judiciaire de Marseille, Christian Sainte.

"En 2013, nous avons eu des mises en examen dans quasiment un dossier de règlement de comptes sur deux. En 2014, il y a eu une réponse judiciaire dans un quart de ces affaires", a-t-il précisé. (François Revilla, édité par Jean-Baptiste Vey)