par Arno Schuetze et Freya Berry

FRANCFORT/LONDRES, 16 décembre (Reuters) - La bataille autour des actifs que les cimentiers Lafarge et Holcim devront céder pour fusionner opposera sans doute trois candidats, a-t-on appris de plusieurs sources proches du dossier.

Les trois prétendants en question sont le cimentier irlandais CRH, un groupe comprenant Blackstone, Cinven et le fonds de pensions canadien CPP et un troisième regroupant CVC, le fonds souverain d'Abou Dhabi (Abu Dhabi Investment Authority, ADIA) et celui de Singapour (GIC).

Ils devraient soumettre des offres contraignantes d'ici la date limite de la mi-janvier.

Lafarge et Holcim ont accepté de vendre la plupart de leurs activités qui se chevauchent pour apaiser les inquiétudes sur une éventuelle atteinte à la concurrence et une augmentation des prix, a fait savoir l'exécutif européen lundi, en autorisant la fusion mais sous conditions.

Ces cessions d'actifs devraient rapporter autour de six milliards d'euros, selon les sources, qui précisent qu'un certain nombre de repreneurs potentiels, parmi lesquels le cimentier italien Italcementi et le conglomérat turc Sabanci, ne sont intéressés que par une partie des actifs.

"Le vendeur préfèrera sans doute céder le tout à un seul acheteur, une ventes par appartements impliquant un risque de se retrouver avec des lots sans attrait et invendables", a expliqué l'une des sources.

Certains concurrents des deux cimentiers, comme l'allemand HeidelbergCement et le mexicain Cemex, ont déjà fait savoir qu'ils n'étaient pas intéressés.

Des investisseurs financiers comme le consortium regroupant BC Partners, Advent et Temasek ou un autre composé de Bain et d'Onex, ont renoncé à poursuivre leurs travaux préparatoires, selon des sources au fait du dossier.

"La procédure de vente avance bien; Holcim et Lafarge ont établi une procédure claire pour leurs cessions et nous attendons des offres définitives au début 2015", a déclaré un porte-parole de Lafarge.

Onex, Sabanci et GIC n'étaient pas joignables dans l'immédiat. Les autres sociétés et investisseurs se sont refusé à tout commentaire. (Avec Natalie Huet, Conor Humphries, Francesca Landini et Erbu Tuncay, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)