WASHINGTON, 19 janvier (Reuters) - Donald Trump a critiqué la loi américaine sur l'avortement, la considérant comme l'une des plus permissives au monde, et assuré que son administration défendrait toujours le "droit à la vie".

Le président américain s'exprimait dans une vidéo diffusée vendredi lors d'une grande manifestation contre l'interruption de grossesse.

"Comme vous le savez tous, (la jurisprudence) Roe contre Wade a eu pour conséquence l'une des lois au monde les plus permissives sur l'avortement", a-t-il dit dans un discours à l'attention des participants à la "March For Life" (Marche pour la vie), organisée chaque année à Washington.

En 1973, à la suite d'une requête d'une femme connue sous le pseudonyme de Jane Roe, la Cour suprême s'est prononcée contre la loi interdisant l'avortement instaurée au Texas par le procureur Henry Wade. La plus haute juridiction américaine a alors décidé de permettre aux femmes d'avorter à presque tous les stades de leur grossesse.

"Les Etats-Unis sont l'un des sept pays seulement qui autorisent un avortement tardif", a dit le chef de la Maison blanche en citant la Chine et la Corée du Nord parmi ces pays. "C'est une mauvaise chose, ça doit changer."

Le Canada, les Pays-Bas, Singapour et le Vietnam sont les autres pays autorisant un avortement au-delà de 20 semaines de grossesse, selon un institut de recherche américain anti-avortement.

Troisième président à s'adresser aux manifestants après Ronald Reagan et George W. Bush, Donald Trump leur a dit que c'est "grâce à vous que des dizaines de milliers d'Américains ont pu naître et atteindre le potentiel que Dieu leur a donné".

"Ça fait du bien d'avoir un président anti-avortement", a réagi l'un des manifestants, Tim Curran, 66 ans. "Il nous ramène vers des valeurs familiales traditionnelles et la morale."

Samedi, les organisateurs de la "Women's March" (Marche des femmes), qui a eu lieu pour la première fois l'an dernier dans plusieurs villes dont Washington pour protester contre la position de Donald Trump envers les femmes, espèrent attirer encore plusieurs centaines de milliers de personnes.

Samedi est le premier anniversaire de l'entrée de Donald Trump à la Maison blanche.

Dans un entretien en 1999, Donald Trump s'était dit favorable à l'accès à l'avortement, même s'il en détestait le concept. Sa position a ensuite "évolué", comme il le déclarait durant la campagne présidentielle de 2016.

Le candidat républicain s'était alors décrit comme anti-avortement, avec une exception en cas de viol ou d'inceste.

Le président américain a dit vouloir nommer davantage de juges fédéraux opposés à l'avortement dans l'espoir que la jurisprudence change. (Ian Simpson, Jean Terzian pour le service français, édité par Gilles Trequesser)