Indécis jusqu'à cette annonce, les marchés d'actions en Europe ont plongé et Wall Street, qui venait d'ouvrir sur une note hésitante, a suivi le mouvement.

La nouvelle a déclenché un mouvement de repli sur les emprunts d'Etat, le rendement des Treasuries à dix ans revenant autour de 2,96% contre près de 2,98% quelques minutes plus tôt.

Autre signe de l'attrait pour les valeurs refuge, l'or prend près de 1%, repassant 1.300 dollars l'once.

En Europe, le CAC 40 parisien a perdu 0,31% à 5.548,45 points. Le Footsie britannique a cédé 0,92% et le Dax allemand a abandonné 0,94%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,57%, le FTSEurofirst 300 0,53% et le Stoxx 600 0,52%.

A Wall Street, le Dow Jones cède 0,8%, le S&P-500 et le Nasdaq reculant chacun de 0,5% environ.

"UNE OCCASION MANQUÉE"

Dans une lettre au dirigeant nord-coréen publiée jeudi par la Maison blanche, le président américain déclare : "J'avais vraiment hâte d'être là avec vous. Malheureusement, compte tenu de l'immense colère et de l'hostilité affichée dans vos déclarations les plus récentes, je pense qu'il est inopportun, à ce stade, d'avoir cette réunion prévue depuis longtemps."

Donald Trump évoque une "occasion manquée", ajoutant qu'il souhaite toujours rencontrer Kim.

La Corée du Nord a menacé ces derniers jours d'annuler le sommet si Washington continuait d'exiger de Pyongyang une dénucléarisation unilatérale "à la libyenne".

Sur le marché des changes, le dollar, qui a brièvement creusé ses pertes après les annonces de Donald Trump, cède encore 0,27% face à un panier de devises de référence tandis que l'euro remonte à 1,1725 dollar, porté entre autres par les déclarations du Premier ministre chinois sur l'importance de la monnaie unique dans les réserves de change de Pékin.

L'euro, qui accuse toutefois encore un recul de près de 0,5% depuis le début de la semaine, n'a pas réagi à la publication du compte rendu des débats au sein de la BCE lors de sa réunion de politique monétaire du 26 avril.

L'économie de la zone euro continue de croître mais un ralentissement plus prononcé ne peut être exclu et l'incertitude politique dans des pays comme l'Italie pourrait saper la confiance, peut-on lire dans ces "minutes".

LES BANQUES ET L'AUTOMOBILE SOUFFRENT

Aux valeurs en Europe, le secteur bancaire a perdu 1,27% en réaction à la baisse des rendements obligataires mais aussi à une dégradation par Morgan Stanley de sa recommandation sur l'allemande Commerzbank, qui a perdu 6,47%. A Paris, Crédit agricole a cédé 2,37%, la plus forte baisse du CAC 40.

Sanctionné également, le compartiment automobile a abandonné 1,84% après l'annonce par Donald Trump de l'ouverture d'une enquête sur les importations de voitures, de camions et de pièces détachées aux Etats-Unis, une procédure qui s'appuie sur la même loi que celle qui a justifié en mars les droits de douane sur l'acier et l'aluminium.

La baisse la plus spectaculaire du jour a frappé le groupe suisse de boulangerie industrielle Aryzta, qui a dévissé de 26,72% après la révision à la baisse de ses prévisions de résultats.

A la hausse à Paris, Euronext a rebondi de 5,43%, l'une des plus fortes progressions du SBF 120, à la faveur d'un relèvement du conseil des analystes d'Exane BNP Paribas, qui estiment désormais attractive la valorisation relative de l'opérateur boursier.

Le marché pétrolier évolue pour sa part dans le rouge, pénalisé à la fois par la hausse inattendue des stocks aux Etats-Unis et par les craintes d'une augmentation de la production de l'Opep en réaction aux sanctions américaines contre l'Iran et le Venezuela. Le Brent reste toutefois à portée des 80 dollars.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Patrick Vignal