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PARIS (awp/afp) - Après l'investiture de Donald Trump, la Bourse de Paris et ses voisines européennes resteront préoccupées par les événements politiques, les marchés demeurant attentifs à toute nouvelle déclaration du 45e président américain.

Cette semaine, "Donald Trump a volé la vedette", commente auprès de l'AFP Franklin Pichard, directeur général chez Kiplink Finance, une tendance qui risque de se retrouver la semaine prochaine.

Après la prise de fonction du milliardaire américain, le temps des annonces pourrait en effet rapidement arriver, selon les analystes.

Le républicain a promis une politique de relance budgétaire assortie de baisses d'impôts et de mesures protectionnistes, qui suscitent des inquiétudes chez les partenaires commerciaux des Etats-Unis.

"Le contexte général est que nous attendons de voir ce que Trump va faire. S'il annonce des décisions structurantes sur l'économie américaine, les marchés risquent de réagir" dans un sens comme dans l'autre, poursuit M. Pichard.

Mais si la politique devrait rester le thème majeur des prochains jours, d'autres sujets viendront se rappeler à l'esprit des investisseurs, notamment les chiffres de la croissance américaine en fin de semaine prochaine.

"Néanmoins, il n'y a pas beaucoup d'inquiétudes sur la croissance" et "dans un environnement suffisamment vertueux, un chiffre contrariant ne devrait pas faire se retourner le marché", relativise M. Pichard.

La croissance britannique en 2016 sera également à l'ordre du jour outre-Manche, les économistes s'attendant à une bonne fin d'année, ce qui devrait permettre à la croissance de dépasser légèrement les 2% avant une année 2017 sans doute plus difficile, entre inflation et prudence face au Brexit.

En Allemagne, le marché devrait se pencher sur la publication du dernier baromètre Ifo de la confiance des entrepreneurs. Les récentes déclaration de Donald Trump, qui a notamment menacé d'imposer des taxes douanières aux entreprises important aux Etats-Unis certains produits fabriqués en dehors du sol américain, "devraient avoir des effets négatifs sur le moral des entrepreneurs en janvier", anticipe Ulrich Kater, chef économiste de Deka Bank.

- Attentisme -

En dehors de la macroéconomie, les investisseurs regarderont également du côté des entreprises, avec la poursuite de la saison des résultats, qui démarre outre-Rhin avec l'éditeur de logiciels SAP.

En France, LVMH et STMicroelectronics sont notamment à l'agenda, tout comme à Londres la compagnie aérienne EasyJet, le spécialiste des boissons alcoolisés Diageo, le groupe de télévisions Sky ou encore l'opérateur télécom BT.

Certaines publications, dont celle de Carrefour en France, ont déjà animé les indices boursiers la semaine écoulée.

Néanmoins, ce sont surtout deux opérations majeures qui ont été remarquées. D'une part, l'annonce d'une fusion entre le français Essilor et l'italien Luxottica pour créer un géant mondial de l'optique. D'autre part, l'offre publique amicale de Safran sur Zodiac Aerospace, qui donnera naissance à un nouveau géant de l'aéronautique.

"Ces deux opérations, en quelques jours, sont encourageantes", commente auprès de l'AFP Pierre Nebout, co-responsable de la gestion actions européennes chez Edmond de Rothschild AM, qui les explique notamment par "des conditions financières qui restent très favorables".

Malgré tout, le marché parisien est resté attentiste, peinant à retrouver le cap symbolique des 4.900 points.

"Il ne faut pas oublier la forte hausse des marchés en décembre", explique M. Nebout. Et si la victoire du Trump a certes suscité "un effet d'annonces, la mise en place (de sa politique, NDLR) sera longue", précise-t-il.

Dans ces conditions, le statu quo en terme de politique monétaire annoncé lors de la première réunion de l'année de la Banque centrale européenne, jeudi, n'a eu que peu d'influence sur les marchés.

Quant au discours sur le Brexit de la dirigeante britannique Theresa May, mardi, il n'a finalement pas pesé beaucoup non plus, hormis sur la livre qui a retrouvé les faveurs des investisseurs.

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