Dans une note récente, Alain Zeitouni, responsable de la gestion Multi-actifs chez Russell Investments, identifie cinq thèmes qui vont influencer les marchés financiers. D'abord, "l'effet Trump" devrait continuer à jouer son rôle et raviver l'appétit pour le risque des investisseurs. "Aux États-Unis, les valorisations sont tendues, le marché est surévalué, et le mouvement de dégagement sur le marché obligataire n’était pas réellement justifié. Un repli pourrait donc être une bonne occasion d’accroître l’exposition au risque des portefeuilles", prévient Alain Zeitouni.

Ensuite, les divergences sur les marchés obligataires vont sans doute perdurer alors que la Banque du Japon a promis de maintenir le rendement des emprunts d'État proche de zéro, que la Banque d'Angleterre maintient le statu quo face aux incertitudes du Brexit et que la Banque centrale européenne poursuit son programme d'assouplissement quantitatif. En revanche, les marchés de taux aux Etats-Unis semblent sous-évalués.

"En d'autres termes, les rendements pourraient décliner si les nouvelles s'avèrent décevantes au chapitre de la croissance ou si les mesures protectionnistes du président Trump déclenchent une phase d'aversion au risque sur les marchés. Cependant, l'économie américaine se heurte à des contraintes de capacité et les pressions inflationnistes s'intensifient peu à peu. La juste valeur du rendement du Bon du Trésor à dix ans se situe, selon nos estimations, entre 2,5 et 3 %. Quant aux rendements des emprunts d'État à long terme, ils s'inscrivent dans une tendance haussière à moyen terme", explique le responsable de la gestion Multi-actifs chez Russell Investments.

Troisièmement, la vision des marchés émergents reste nuancée - face notamment au risque de hausse du dollar - malgré des valorisations attrayantes.

Quatrièmement, Russell rappelle qu'un positionnement défensif a été bénéfique l'année dernière. "Le segment défensif se compose essentiellement du crédit, classe d'actifs à laquelle nous sommes le plus exposés. Cette stratégie reflète notre volonté de participer aux phases de regain d'appétit pour le risque, grâce à notre exposition au crédit et aux options intégrées à nos obligations convertibles, qui nous permettent de prendre part à la hausse tout en conservant la protection relative que procure une allocation basée sur les obligations", détaille Alain Zeitouni.

Enfin, le cinquième thème d'investissement pour le gérant est la perspective de la fin de trente ans de hausse du marché obligataire.