Le chassé-croisé entre l'Europe et Wall Street se poursuit en bourse. Hier, de sérieuses prises de bénéfices ont eu lieu sur le vieux continent, alors que New York a rebondi, malgré une performance du Dow Jones contrariée par le plongeon de General Electric. La trame de fond est à peu près inchangée : l'euro recule face au billet vert et navigue actuellement sur les 1,17 USD, tandis que la géopolitique pèse et que Donald Trump fait du Donald Trump. Le Président américain a annoncé hier l'ouverture d'une enquête sur le marché automobile américain, qui pourrait aboutir à des droits de douane sur les importations de véhicules et de pièces détachées. Il a utilisé pour cela le même texte que pour l'aluminium et l'acier, la loi de 1962 sur les protections commerciales dérogatoires lorsque la sécurité nationale est en jeu. De quoi susciter l'émoi dans l'industrie automobile mais aussi chez les revendeurs américains, dont l'association (AIADA) s'est dite consternée.

De Présidents, il est aussi question de ce côté de l'Atlantique avec une rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron qui devrait aboutir à la signature de nouveaux contrats commerciaux, notamment pour Total. En Turquie, le marché a puni les déclarations de Tayyip Erdogan, qui avait annoncé la semaine dernière qu'il comptait resserrer son étau sur la politique monétaire. Résultat, la livre a continué sa chute, en prenant une pente suffisamment inquiétante hier pour que la banque centrale du pays se réunisse en urgence pour relever son taux directeur de 13,5 à 16,5%. Avec un certain succès, du moins dans l'immédiat, puisque la devise est repartie en hausse. En Italie, le Président Sergio Matarella a finalement chargé Giuseppe Conte, le candidat de compromis proposé par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles, de composer un gouvernement. Pour les marchés financiers, l'Italie est la grande malade actuelle de l'Europe.  

Les temps forts économiques du jour

La lecture finale du PIB allemand du premier trimestre (8h00) et les ventes de détail britanniques (10h30) seront les deux principaux événements de la matinée, avant la publication aux Etats-Unis des inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), des chiffres de l'immobilier ancien (16h00) et des stocks pétroliers hebdomadaires (16h30). L'agenda comprend aussi plusieurs interventions de banquiers centraux, notamment celle du patron de la Banque d'Angleterre Mark Carney (10h00) en ouverture du forum de la BoE à Londres. Le patron de la Fed de New York, William Dudley, doit aussi y intervenir.

La paire euro / dollar est passée sous le cap symbolique des 1,17, avec un change à 1,1699 USD pour 1 EUR. L'once d'or reste dans un étroit canal, à 1.295 USD. La correction du baril a ralenti, avec un Brent à 79,517 USD et un WTI à 71,62 USD.

Les principaux changements de recommandations

• Berenberg revalorise Ubisoft de 80 à 100 euros en restant acheteur.
• AlphaValue abaisse de 74,80 à 71,70 euros son objectif sur Vicat, mais reste à accumuler.

L’actualité des sociétés

L'assemblée générale de la Société Générale a renouvelé le mandat de Lorenzo Bini Smaghi pour quatre ans, lequel a été reconduit à la présidence du conseil. Chez Thales, la réunion annuelle des actionnaires a conduit au renouvellement du mandat de PDG de Patrice Caine jusqu'en 2021. Engie se lance dans un projet éolien de 300 MW en Espagne. Les actionnaires de Deinove ont validé le rachat de Morphochem. Eurofins a inauguré un nouveau laboratoire à Suzhou, en Chine. L'américain Sprint a lancé une plateforme dédiée à l'internet des objets pour les professionnels, dont Claranova est partenaire avec sa solution myDevices. Spie va racheter sa compatriote Fluigetec à l'américain Lincoln Electric. Les actionnaires de Westfield ont validé le rachat par Unibail-Rodamco. Enfin, Total a finalisé la création d'une coentreprise de pétrochimie aux Etats-Unis avec Borealis et Nova.

Le secteur automobile, comme nous l'avons vu au-dessus, va réagir aux annonces de Donald Trump. Les acteurs français ne sont pas directement présents aux Etats-Unis en ce qui concerne les constructeurs, même si PSA y a des ambitions. Pour Renault, l'impact provient surtout de Nissan. Quant aux équipementiers, la situation est plus complexe et nécessitera un examen au cas par cas. En Italie, le régulateur des télécoms a prévu de finaliser les premières enchères 5G, en visant 1,25 milliard d'euros de recettes au moins. Iliad, qui se lance de l'autre côté des Alpes dans les prochaines semaines, pourrait être concernée. La Deutsche Bank a confirmé qu'elle va supprimer plusieurs milliers d'emplois.

Peu de publications en Europe aujourd'hui, hormis Intertek et United Utilities en Grande-Bretagne. Medtronic, Autodesk, Best Buy et Gap sont en vue aux Etats-Unis.