19 septembre (Reuters) - Donald Trump a une nouvelle fois dénoncé la "dérive autoritaire" du régime vénézuélien de Nicolas Maduro, lundi, lors d'un dîner de travail avec plusieurs dirigeants sud-américains consacré aux moyens de rétablir la démocratie dans ce pays en proie à une grave crise politique et économique.

Le président américain avait invité pour l'occasion ses homologues brésilien Michel Temer, colombien Juan Manuel Santos et panaméen Juan Carlos Varela, ainsi que la vice-présidente argentine Gabriela Michetti, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre à New York.

"Les Vénézuéliens meurent de faim et leur pays est en train de s'effondrer. Cette situation est totalement inacceptable", a déclaré Donald Trump, en se disant prêt à prendre "des mesures supplémentaires" pour ramener le Venezuela sur le chemin "de la démocratie et de la liberté".

"Nous voulons que cela se produise très prochainement", a-t-il insisté.

Le président américain, qui avait brandi il y a quelques semaines la menace d'une intervention militaire au Venezuela, est resté plus prudent lundi devant pairs sud-américains, qui avaient vivement critiqué ses propos.

"Ce que nous voulons tous, c'est que le Venezuela redevienne une démocratie et nous exerçons toute la pression possible pour que cela se produise", a déclaré Juan Manuel Santos à l'agence Bloomberg. Le président colombien a ajouté qu'il espérait "une transition démocratique pacifique au Venezuela".

Au moins 125 personnes ont été tuées ces quatre derniers mois en marge de manifestations contre Nicolas Maduro, qui a refusé d'avancer l'élection présidentielle et organisé à la place l'élection d'une assemblée constituante officiellement chargée de rédiger une nouvelle Constitution, mais dont la première mesure a été de s'octroyer les pouvoirs du Parlement dominé par l'opposition.

Les Etats-Unis ont jusqu'à présent imposé des sanctions financières au Venezuela mais leur volonté d'aller plus loin s'est heurtée aux réticences des autres pays d'Amérique du Sud, favorables à la recherche d'une solution diplomatique.

"Nous avons dit à Trump qu'aucun pays latino-américain ne veut d'une intervention militaire", a insisté Santos dans son interview à Bloomberg. "Cela ne ferait qu'aggraver les choses." (Anthony Boadle; Tangi Salaün pour le service français)