Si l'inflation a de nouveau reculé en août dans la zone euro, à 0,3%, selon l'agence Eurostat, pour Patrice Gautry, Chef économiste du groupe Union Bancaire Privée, la zone euro traverse une phase de désinflation qui n'est pas forcément le signe précurseur de la déflation. Même si le risque à la baisse reste très présent. En effet, explique-t-il, les composantes fortes des prix sont à la baisse à l'instar de l'énergie et des biens alimentaires.

"Le point le plus bas n'est peut-être pas encore atteint et l'inflation pourrait tomber à 0,1% ou 0,2% dans les prochains mois", prévient Patrice Gautry.

Face à cette baisse de l'inflation, les réactions de la BCE sont très attendues car le scénario de croissance pour 2015 est lui aussi revu à la baisse. Si le consensus attend une croissance de 1,5% pour la zone euro en 2015, les mauvais chiffres se prolongent sur le troisième trimestre et Patrice Gautry est plus pessimiste envisageant 0,7% de croissance en 2014 et en 2015.

"A ce stade, aucun des moteurs de rebond n'est opérationnel. Une intervention de la BCE semble donc de plus en plus nécessaire", insiste le Chef économiste d'UBP. Ce dernier préconise une communication de Mario Draghi orchestrée pour favoriser une nouvelle baisse de l'euro, l'augmentation du montant des TLTRO (opération de refinancement à long terme), un plan plus agressif sur les ABS (titres adossés à des actifs) et peut-être une baisse des taux d'intérêt directeurs.

A tout cela, une politique de soutien de la demande domestique à l'échelle de la zone euro est aussi jugée souhaitable car il semble à Patrice Gautry que l'on touche aussi les limites de ce que peut faire la politique monétaire seule.