Malgré l'ampleur de la crise que traverse Chypre, les risques pour d'autres pays, comme son voisin la Turquie, sont faibles, affirme l'Union Bancaire Privée. En effet, les banques turques font partie des mieux-capitalisées de la région et que la Turquie et Chypre n'échangent quasiment pas sur le plan commercial. Selon le gestionnaire d'actifs, investir sur les marchés actions turques plutôt que sur les actions européennes semble plus que jamais opportun.


Les actions turques ont en effet fortement rebondi depuis 2008, allant même jusqu'à atteindre des sommets en 2013, alors que la plupart des marchés actions européens sont toujours en dessous de leurs records historiques. « Dès la réapparition d'inquiétudes sur la croissance économique en Europe, les marchés européens sont lourdement impactés, tandis que le marché turc continue à afficher des performances positives en termes absolus et surperforme largement en termes relatifs », note UBP. Il s'avère que les actions turques basculent en territoire négatif uniquement lorsque les inquiétudes atteignent un niveau critique, par exemple quand l'existence même de l'euro est remise en question.

Selon Eli Koen, gérant du fonds UBAM - Turkish Equity, les évolutions en termes de corrélation entre les actions européennes et les actions turques s'expliquent principalement par le niveau du déficit courant turc : « lorsque la croissance est absente en Europe, cela implique que les taux restent bas et par conséquent la Turquie n'a aucune difficulté à croître et à financer son déficit courant. Par contre, dès lors qu'apparaît un risque de crise financière majeur, la Turquie n'est pas capable de financer son déficit courant, ce qui conduit logiquement à une augmentation de la prime de risque pour le pays ». Ce qui, selon lui, ne semble pas être le cas aujourd'hui.