FRANCFORT, 2 juillet (Reuters) - Le projet de la Commission européenne d'une "Union des marchés de capitaux" visant à une plus grande intégration des marchés financiers au sein de l'Union européenne entraînera des risques accrus de contagion financière et les régulateurs auront besoin de pouvoirs accrus pour y faire face, a dit jeudi le président de la Banque centrale européenne (BCE).

Un marché des capitaux unifié qui ferait disparaître les frontières entre les pays membres de l'UE aurait de nombreux avantages, a souligné Mario Draghi selon le texte d'un discours qu'il doit prononcer à Milan.

Une augmentation de la détention transfrontalière d'actions et de titres de dette se traduirait par une meilleure répartition des risques et permettrait d'atténuer les conséquences des ralentissements de l'activité pour les ménages et les entreprises. Elle permettrait aussi de diversifier les types de financement à la disposition des entreprises, ce qui stimulerait la croissance.

Mais l'Union européenne demeure un véritable maquis de réglementations nationales en matière fiscale, de droit des faillites et de gouvernement d'entreprise, a dit Draghi.

"Un renforcement de l'intégration des secteurs financiers peut accroître le risque systémique à travers le continent, ce qui veut dire qu'à terme un organe de supervision unique et un ensemble d'instruments macroprudentiels pour les marchés financiers devront être créés", a-t-il ajouté, évoquant un schéma qui n'est pas sans rappeler la supervision bancaire unique mise en place dans le cadre de l'union bancaire.

"Il s'agit surtout d'une réflexion pour le long terme, mais nous devons garder à l'esprit que des instruments juridiques seront nécessaires pour tirer tous les bénéfices d'une plus grande intégration", a dit Draghi. (Jonathan Gould, Marc Joanny pour le service français, édité par Bertrand Boucey)