WASHINGTON, 24 mai (Reuters) - Hillary Clinton, qui cherche à endiguer la popularité croissante de Donald Trump dans les classes populaires en prévision d'un probable duel lors de la présidentielle de novembre, a accusé mardi le milliardaire d'avoir appelé de ses voeux la crise financière et immobilière de 2008 pour s'enrichir personnellement.

L'équipe de campagne de l'ex-secrétaire d'Etat, candidate à l'investiture démocrate, a diffusé une publicité que son rival républicain avait enregistré en 2006 pour la Trump University, qui a depuis cessé de fonctionner.

Dans cet enregistrement, on entend le milliardaire expliquer qu'il "espère" que la bulle immobilière va éclater car cela lui permettrait d'acheter des biens immobiliers à bas prix et ainsi de "gagner beaucoup d'argent".

Hillary Clinton entend marteler ce message dans des Etats pivots ("swing states") comme la Floride et l'Ohio, où pourrait se jouer l'issue de l'élection présidentielle et qui avaient subi de plein fouet la crise immobilière.

"Comment est-ce même possible que Trump ait souhaité l'effondrement du marché immobilier et de notre économie", a demandé le représentant de l'Ohio Tim Ryan pendant une des conférences téléphoniques avec la presse organisées mardi par le parti démocrate à ce sujet.

Dans l'Ohio, la récession de 2008 avait coûté leur emploi à 411.000 personnes, 394.000 familles s'étaient retrouvées sans logement et les prix de l'immobilier avaient chuté de 16%, a-t-il rappelé.

La crise avait frappé encore plus durement la Floride, où 1,5 million de personnes avaient perdu leur maison et 800.000 leur emploi, a renchéri de son côté le maire de Tampa, Bob Buckhorn.

L'équipe de campagne de Donald Trump n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de Reuters.

(Amanda Becker; Tangi Salaün pour le service français) )