(Actualisé avec réactions équipe Clinton §9, Maison blanche §10)

par Susan Heavey et Jonathan Allen

WASHINGTON, 28 octobre (Reuters) - Le directeur du FBI a annoncé vendredi que l'agence fédérale allait ouvrir une enquête sur de nouveaux courriels envoyés par Hillary Clinton depuis sa messagerie personnelle lorsqu'elle était secrétaire d'Etat pour déterminer si ces messages contenaient des informations confidentielles.

Dans une lettre envoyée aux présidents républicains de commissions de la Chambre des représentants, le patron du FBI James Comey explique ne pas être en mesure de "préciser combien de temps prendra l'accomplissement de cette tâche supplémentaire".

James Comey ajoute qu'il appartiendra à ses services de déterminer si les courriels contenaient des informations confidentielles.

Cette annonce constitue un rebondissement inattendu à moins de deux semaines de l'élection présidentielle américaine dans laquelle Hillary Clinton fait figure de favorite, selon les enquêtes d'opinion.

Le FBI a passé plusieurs mois à enquêter sur l'emploi par l'ancienne chef de la diplomatie américaine d'un serveur privé lorsqu'elle dirigeait le secrétariat d'Etat entre 2009 et 2013. Certains des courriels qu'elle a envoyés par ce moyen étaient confidentiels.

Le gouvernement américain interdit une telle pratique mais en juillet, James Comey avait estimé qu'il n'existait aucun élément démontrant que Hillary Clinton avait enfreint la loi bien que son attitude ait été jugée "extrêmement négligente".

"Dans le cadre d'une autre affaire, le FBI a appris l'existence d'emails qui semblent mériter une enquête", écrit James Comey dans sa lettre aux parlementaires. Il ne fournit aucune précision sur la nature des courriels concernés.

L'ÉQUIPE CLINTON SE VEUT CONFIANTE

Le FBI "n'est pas en mesure pour l'instant d'établir si ces éléments peuvent être significatifs", ajoute le directeur de l'agence fédérale.

L'équipe de campagne démocrate s'est dite confiante que l'agence fédérale se prononcera à nouveau contre d'éventuelles poursuites et a demandé la publication immédiate "des tous les détails qui sont actuellement examinés".

De son côté, la Maison blanche a fait savoir qu'elle n'avait pas été prévenue de cette initiative tout en précisant qu'il n'y avait pour l'instant rien de nature à changer le soutien de Barack Obama à la candidate de son parti.

Hillary Clinton a déjà présenté des excuses pour cette affaire qui la poursuit depuis les primaires et dont elle ne parvient pas à se débarrasser à la grande satisfaction de son adversaire Donald Trump.

Le candidat républicain en meeting à Manchester dans le New Hampshire s'est empressé de partager la nouvelle avec ses partisans en introduction de son discours. La foule a alors répliqué en chantant "Enfermez-la".

"Nous ne pouvons pas laisser son plan criminel entrer dans le bureau Ovale", a lancé le milliardaire se déclarant satisfait que le FBI et le département de la Justice réparent "l'énorme erreur qu'ils ont commise".

"Encore une fois, Hillary Clinton ne peut s'en prendre qu'à elle-même", a commenté Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants. "On lui avait confié certains des secrets les plus sensibles de notre pays et elle a trahi cette confiance en gérant mal des informations classées hautement confidentielles", a-t-il poursuivi. (Susan Heavey; Pierre Sérisier pour le service français)