(Avec détails sur le projet, Obama)

WASHINGTON, 5 mars (Reuters) - Le chef de la majorité républicaine au Sénat des Etats-Unis, Mitch McConnell, a reporté un débat et un vote qu'il comptait organiser la semaine prochaine sur l'Iran, a-t-on appris jeudi de source parlementaire.

Mitch McConnell comptait accélérer l'examen d'un projet de loi présenté la semaine dernière par le démocrate Robert Menendez et le républicain Robert Corker, qui obligerait le président Barack Obama à soumettre tout accord sur le nucléaire avec l'Iran à l'approbation du Congrès.

Mais de nombreux démocrates ont jugé peu judicieux de voter un texte de loi qui pourrait compromettre les négociations avec Téhéran avant même la date-butoir, fin mars, pour la conclusion du volet politique de l'accord entre l'Iran et les grandes puissances.

Mitch McConnell avait annoncé mardi son intention d'organiser un vote la semaine prochaine, juste après le discours prononcé par Benjamin Netanyahu devant les deux chambres du Congrès. Le Premier ministre israélien a critiqué la politique iranienne de Barack Obama.

Le projet de loi exigerait du président américain qu'il soumette à l'approbation du Congrès un accord final avec l'Iran et il l'empêcherait d'ordonner toute levée des sanctions contre Téhéran pendant une période de soixante jours, le temps que l'accord soit examiné par les parlementaires.

Barack Obama a menacé d'opposer son veto, estimant que cette loi empiétait sur son autorité présidentielle et qu'elle pourrait saboter les négociations en cours avec l'Iran.

Pour passer outre à ce veto, les promoteurs de cette loi devraient réunir une majorité des deux tiers au Sénat et à la Chambre des représentants pour qu'elle soit adoptée.

Robert Corker a expliqué que son objectif était d'obtenir cette majorité des deux tiers pour adresser le "signal le plus fort" aux négociateurs.

Beaucoup de membres du Congrès, qu'ils soient démocrates ou républicains, craignent que le gouvernement américain, très désireux d'obtenir un accord, fasse trop de concessions à la partie iranienne. (Patricia Zengerle; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)