WASHINGTON, 13 octobre (Reuters) - Il sera difficile pour la Réserve fédérale de relever ses taux d'intérêt à la fin de ce mois-ci, la banque centrale américaine n'ayant eu accès qu'à un mois de données macro-économiques supplémentaires depuis sa décision surprise d'observer un statu quo monétaire lors de sa réunion de septembre, a déclaré mardi James Bullard, président de la Fed de St-Louis.

Ce dernier, qui avait voté en faveur d'un tour de vis monétaire en septembre, a dit que les statistiques publiées depuis ne sont guère susceptibles de convaincre ses collègues de se prononcer majoritairement pour une hausse des taux lors de la prochaine reunion de la Fed, dans deux semaines.

"C'est très difficile pour le comité (de politique monétaire) de prendre une décision importante puis de changer d'avis lors de la réunion juste après", a déclaré James Bullard.

"Pour être franc, les données publiées n'ont guère été différentes de ce qui était attendu et les chiffres de l'emploi étaient moins bon que prévu."

Même si 13 des 17 responsables de politique monétaire présents à la réunion de septembre ont dit s'attendre à une hausse des taux cette année, le débat autour des risques posés par la conjoncture internationale fait rage.

Certains redoutent de voir le ralentissement économique mondial faire dérailler la reprise américaine.

James Bullard estime pour sa part qu'il ne faut pas trop se focaliser sur les événements mondiaux, estimant que les investisseurs ont largement inscrit dans les cours la vigueur du dollar, la faiblesse des cours du pétrole et d'autres développements.

D'après lui, maintenir des taux juste au-dessus de zéro -- ils n'ont pas bougé depuis qu'ils ont été ramenés à ce niveau en décembre 2008, en pleine crise financière -- ne correspond pas à un pays affichant un taux de chômage de 5,1% et où l'inflation finira bien par remonter.

"Le risque est de garder un dispositif d'urgence bien plus longtemps que nécessaire, une situation dont on ne peut prévoir les conséquences. Donc la chose la plus simple à faire est de faire revenir la politique monétaire à la normale", a-t-il souligné. (Howard Schneider, Benoît Van Overstraeten pour le service français)