WASHINGTON, 29 septembre (Reuters) - Les chefs de file du Congrès américain ont exprimé des doutes jeudi au sujet de la loi adoptée la veille en dépit du veto de Barack Obama qui autorise les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 à poursuivre l'Arabie saoudite.

Les deux chambres ont surmonté mercredi le veto présidentiel, un fait inédit depuis l'arrivée d'Obama à la Maison blanche, mais leurs présidents ont ouvert la voie à une modification du texte pour dissiper les inquiétudes quant à ses conséquences pour les expatriés. Ils ont en outre reproché au président de ne pas les avoir suffisamment consultés.

Barack Obama avait averti que la loi risquait d'exposer les sociétés, les militaires et les responsables américains à des poursuites judiciaires, et de nuire aux alliances avec des pays étrangers.

"Je pense que cela mérite de nouvelles discussions", a estimé jeudi Mitch McConnell, président du Sénat, admettant que la loi, baptisée "Justice Against Sponsors of Terrorism Act" ou Jasta, pouvait avoir des conséquences fâcheuses.

Paul Ryan, son homologue de la Chambre des représentants, s'est quant à lui prononcé pour une "correction", notamment pour protéger les militaires américains. Le sujet pourrait être abordé après les élections présidentielle et législatives du 8 novembre.

La loi adoptée mercredi reconnaît, en cas d'attentat sur le sol américain, une exception au principe juridique d'immunité souveraine qui empêchait jusqu'alors les familles de victimes de réclamer des dommages au gouvernement saoudien.

Le royaume wahhabite est soupçonné de longue date d'avoir apporté un soutien aux auteurs des attentats, ce qu'il nie fermement. Quinze des 19 pirates de l'air étaient Saoudiens. (Patricia Zengerle et Richard Cowan, Jean-Philippe Lefief pour le service français)