WASHINGTON, 9 octobre (Reuters) - Une initiative d'élus de la Chambre des représentants américaine visant à permettre la réouverture de l'US Export-Import Bank a obtenu vendredi des soutiens suffisants pour être soumise au vote dès le 26 octobre, mais le projet risque de se heurter à l'opposition de la majorité au Sénat.

L'ExIm Bank, fermée depuis que le Congrès a refusé en juin de renouveler sa licence, est un établissement public qui accorde aux entreprises des prêts, des garanties et des assurances crédit pour faciliter les contrats à l'export.

L'aile droite des Républicains et certains groupes politiques extérieurs au parti lui reprochent de gaspiller l'argent public et de favoriser le "capitalisme de copinage". Mais depuis sa fermeture, plusieurs entreprises ont dit avoir perdu des contrats à l'export faute de financement et General Electric a annoncé la délocalisation de certaines activités à l'étranger pour avoir accès aux financements nécessaires.

C'est pour contourner l'opposition du président de la commission des Services financiers de la Chambre, Jeb Hensarling, à toute réouverture du débat sur le sujet que 218 représentants, dont 42 républicains, ont signé une "pétition de décharge" ("discharge petition" en anglais), une procédure qui permet d'obtenir un vote sur un projet précis.

Pour Jeb Hensarling, cette initiative risque d'accentuer les divisions au sein du camp républicain, illustrées jeudi par le retrait de la candidature de Kevin McCarthy à la succession de John Boehner au poste de "speaker" (président) de la Chambre.

Au Sénat, le chef de file de la majorité républicaine, Mitch McConnell, figure parmi les opposants au renouvellement de la licence de l'ExIm Bank et il a déjà écarté l'idée d'examiner le texte censé être soumis au vote le 26 octobre.

"Le Sénat ne va pas passer une semaine sur un texte que le chef de file ne soutient pas" a dit vendredi son porte-parole, Don Stewart.

Le texte sur lequel devrait se prononcer la Chambre serait toutefois la copie conforme de celui adopté par le Sénat en juillet sous forme d'amendement à une loi sur les transports, texte qui n'a pas été soumis aux représentants. Il pourrait de nouveau être rattaché à une loi sur le budget des transports au Sénat d'ici la fin du mois.

(David Lawder et Susan Heavey; Marc Angrand pour le service français)