WASHINGTON, 16 septembre (Reuters) - L'accusatrice du juge Brett Kavanaugh, que Donald Trump a nommé en juillet à la Cour suprême, est sortie de son anonymat et a fourni au Washington Post des détails sur l'agression dont elle dit avoir été victime au début des années 1980.

Dans un entretien publié dimanche, Christine Blasey Ford, une chercheuse en psychologie âgée de 51 ans qui exerce en Californie, l'accuse de l'avoir plaquée sur un lit et d'avoir essayé de la dévêtir quant elle était étudiante dans un lycée de Maryland, à la périphérie de Washington.

Elle dit avoir relaté l'incident dans une lettre adressée en juillet à la représentante démocrate Anna Eshoo en la priant de préserver son anonymat. L'existence de cette lettre et certains détails de son contenu ont été rendus publics récemment. Le juge a nié "catégoriquement et sans équivoque" ces allégations, la semaine dernière.

Réagissant à l'article du Washington Post, Chuck Schumer, président du groupe démocrate au Sénat, s'est prononcé pour le report du vote de la commission judiciaire de la chambre haute sur la confirmation de Brett Kavanaugh en attendant qu'une enquête permette de faire la lumière sur "ces allégations sérieuses et crédibles".

"Je soutiens la décision de Mme Ford de partager son histoire et il revient désormais au FBI de mener une enquête. Elle doit avoir lieu avant que le Sénat n'aille plus loin avec ce candidat", dit également Diane Feinstein, membre démocrate de la commission, dans un communiqué.

La commission judiciaire du Sénat, qui a achevé ses auditions, a prévu de se prononcer la semaine prochaine sur la nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême. (Richard Cowan et Joel Schectman, Jean-Philippe Lefief pour le service français)