par Keith Coffman

COLORADO SPRINGS, Colorado, 29 novembre (Reuters) - L'homme accusé d'avoir ouvert le feu vendredi dans un centre d'avortement du planning familial à Colorado Springs aux Etats-Unis et d'avoir tué trois personnes, a déclaré "plus de bébés en morceaux" lors de son arrestation, rapportent samedi la chaîne de télévision NBC et plusieurs médias américains.

Ces propos pourraient être une allusion aux avortements pratiqués dans le centre ou aux accusations à l'encontre de la clinique selon laquelle elle fournirait des éléments foetaux à la recherche médicale.

NBC signale toutefois que les enquêteurs estiment ne pas être en mesure d'affirmer avec certitude ce qui a motivé le tueur présumé.

Le suspect, identifié comme étant Robert Lewis Dear, 57 ans, a été placé en détention avant une première comparution en justice prévue lundi.

La tuerie, qui a également fait neuf blessés, est semble-t-il la première attaque meurtrière dans un centre d'avortement au Etats-Unis depuis six ans.

Le centre d'avortement de Colorado Springs est régulièrement la cible des manifestants opposés à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Selon la Fédération nationale de l'avortement, huit personnes travaillant dans le domaine médical ont été tuées depuis 1977 aux Etats-Unis à la suite d'incidents violents. L'homicide le plus récent remonte à 2009.

Cette année-là, un médecin pratiquant des avortements, le docteur George Tiller, a été abattu alors qu'il se trouvait dans une église à Wichita, au Kansas.

Les différents centres d'avortement ont fait en outre état de près de 7.000 incidents divers (menaces de morts, incendies criminels, vandalisme, etc.) depuis 1977, selon la Fédération. (Avec Fiona Ortiz à Chicago, Daniel Wallis à Denver, Frank McGurty à New York, Roberta Rampton à Washington et Dan Whitcomb à Los Angeles; Danielle Rouquié pour le service français)