WASHINGTON, 10 décembre (Reuters) - Plusieurs projets de réformes de la législation sur les armes à feu émanant aussi bien du Parti démocrate que du camp républicain sont restés lettres mortes au Congrès américain, malgré la fusillade qui a fait 14 morts la semaine dernière à San Bernardino, en Californie.

Plusieurs propositions démocrates visant à renforcer le contrôle des ventes ont été abandonnées, en partie pour éviter les sujets trop polémiques qui pourraient empêcher l'adoption du budget 2016 dans le délai imparti, dit-on au Capitole.

Les parlementaires ont également renoncé à une mesure soutenue par la National Rifle Association (NRA) permettant aux personnes ayant été condamnées de récupérer plus rapidement le droit de posséder une arme. Le projet a été adopté à la Chambre de représentants mais n'a pas été retenu dans la dernière mouture du projet de loi de finances, qui doit donc être approuvé rapidement pour éviter une paralysie des services administratifs.

Les efforts déployés depuis une semaine par les élus démocrates pour interdire aux individus fichés par la police antiterroriste d'acquérir des armes sont par ailleurs restés vains et cette disposition ne devait pas non plus figurer dans le texte final.

Les dispositions appelées "riders" qui limitent la capacité des pouvoirs publics à faire appliquer les lois sur les armes à feu devraient quant elles y rester.

"Ce sera le statu quo sur les riders. Rien de nouveau cette année", a déploré Chris Vieson, membre de l'association Everytown for Gun Safety, qui milite pour un contrôle accru.

Dans un discours à la nation prononcé dimanche, quelques jours après la fusillade de San Bernardino, Barack Obama a de nouveau plaidé pour une réforme de la législation sur les armes, qui se heurte depuis des années à la farouche hostilité du camp républicain et au lobbying de l'influente NRA.

Aucun texte sur le sujet n'a été adopté au Congrès depuis les années 90, bien que les Américains soient très majoritairement favorables à un durcissement de la législation.

(Andy Sullivan, Jean-Philippe Lefief pour le service français)