WASHINGTON, 24 février (Reuters) - Un ancien membre de l'équipe de campagne de Donald Trump, Rick Gates, a plaidé coupable vendredi de conspiration contre les Etats-Unis et d'avoir menti aux enquêteurs du procureur spécial Robert Mueller.

Gates, ancien directeur adjoint de la campagne de Trump, coopère avec l'équipe de Mueller, qui enquête sur les soupçons d'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016 et sur une éventuelle collusion avec l'équipe de campagne de Trump.

Déjà inculpé en octobre de douze chefs d'accusation, dont conspiration contre les Etats-Unis et blanchiment d'argent, Gates a été inculpé jeudi de fraude bancaire et fiscale.

Selon le nouvel acte d'inculpation, dans lequel figurent 32 chefs d'accusation, Gates a aidé l'ancien directeur de campagne de Trump, Paul Manafort, à blanchir plus de 30 millions de dollars de revenus.

Manafort a réaffirmé après les aveux de Gates, via un communiqué, qu'il était innocent.

La coopération de Gates pourrait permettre à Mueller d'obtenir de précieuses informations sur les interférences présumées de la Russie dans l'élection présidentielle américaine et sur d'éventuels liens avec l'équipe de campagne de Trump.

Moscou a nié les accusations d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine. Trump a répété à plusieurs reprises qu'il n'y a eu aucune collusion.

Aucune mention de "l'affaire russe" n'est faite dans l'acte d'inculpation émis à l'encontre de Manafort et de Gates.

Gates a joué un rôle important dans le fonctionnement quotidien de la campagne électorale de Trump, accompagnant le président républicain dans ses déplacements, puis a fait partie de l'équipe de transition.

Il a conservé sa place au sein de l'équipe de campagne après la démission de Manafort en août 2016, suite à une polémique concernant des paiements secrets reçus par ce dernier pour ses conseils et services à l'ancien président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch entre 2007 et 2012.

Un nouvel acte d'inculpation émis vendredi contre Manafort contient des précisions sur le travail que Gates et lui ont effectué en Ukraine.

Manafort aurait engagé un groupe d'anciens politiciens européens, connu sous le nom de "groupe Hapsbourg", pour une mission de lobbying en faveur du gouvernement.

Deux millions d'euros ont été versés en 2012 et 2013 à ce groupe dirigé par un ancien chancelier européen, dit l'acte d'inculpation, qui ne précise pas les noms des politiciens impliqués.

Gates a admis avoir menti à l'équipe de Mueller, au début du mois, sur la teneur d'un rendez-vous organisé en 2013 entre Manafort, un lobbyiste et un membre du Congrès.

La Maison blanche a affirmé vendredi que les nouveaux chefs d'accusation retenus contre Manafort et Gates n'avaient aucun lien avec Trump. (Sarah N. Lynch et Karen Freifeld, avec John Walcott, Doina Chiacu et Mark Hosenball, Jean Terzian pour le service français)