WASHINGTON, 24 mars (Reuters) - Un projet de loi présenté jeudi au Sénat américain prévoit de renforcer les sanctions envers l'Iran en cas de tirs de missiles balistiques ou d'autres activités non nucléaires, signe de la politique de fermeté à l'égard de Téhéran favorisée par Donald Trump.

Selon plusieurs conseillers, le projet de loi, soutenu par sept républicains et sept démocrates, a de bonnes chances d'être adopté. Le texte prévoit de mettre en place des sanctions systématiques pour toute personne participant au programme de missiles balistiques de l'Iran.

Les paramilitaires du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) sont notamment visés par le projet, qui entend inscrire dans la loi des sanctions imposées par décret envers les individus décrits comme des soutiens au "terrorisme". Le CGRI contrôle le programme de missiles du pays.

La législation obligerait également le président américain à bloquer les actifs de toute personne ou société participant à des activités violant l'embargo sur les armes imposé par les Nations unies en Iran.

Téhéran a suggéré dans le passé que de telles lois seraient contraires à l'accord sur le nucléaire conclu sous l'administration Obama.

Le sénateur démocrate Robert Menendez, co-auteur du texte, a dit à Reuters que le nouveau projet de loi avait été rédigé afin de ne pas interférer avec l'accord. "Nous avons travaillé assidûment pour garantir qu'aucune provision n'affecte l'accord tel qu'il est", a-t-il déclaré.

Selon des conseillers, vu le large soutien dont il bénéficie, le texte pourrait être adopté au Sénat. Ses principaux défenseurs incluent le sénateur républicain Bob Corker, président de la Commission des affaires étrangères et le démocrate Ben Cardin, autre membre de la commission.

Donald Trump a défendu publiquement une plus grande fermeté vis-vis de l'Iran. Une porte-parole de Bob Corker a précisé que ce dernier avait consulté la Maison blanche.

En février, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre l'Iran, touchant treize individus et douze "entités" dont certaines sont basées en Chine, aux Emirats arabes unis et au Liban, en "riposte" au test d'un missile balistique par la république islamique. (Patricia Zengerle; Julie Carriat pour le service français)