ISTANBUL, 22 novembre (Reuters) - La Turquie et les Etats-Unis ont minimisé vendredi leurs divergences sur la manière de lutter contre l'Etat islamique, ce qui n'a pas empêché le Premier ministre Ahmet Davutoglu de souligner qu'Ankara voulait toujours une zone d'exclusion aérienne en Syrie et la destitution du président Bachar al Assad.

La Turquie a jusqu'ici été un partenaire plutôt réticent dans la coalition emmenée par les Etats-Unis contre les djihadistes de l'Etat islamique.

Ankara estime que les frappes aériennes par la coalition sur la Syrie et sur l'Irak sont insuffisantes et appelle de ses voeux une stratégie de plus grande ampleur avec à la clef le départ du président syrien et la création d'une zone tampon à l'intérieur de la Syrie pour protéger les civils.

La Turquie est sous le feu des critiques pour son refus d'intervenir à Kobani, ville kurde du nord de la Syrie, assiégée depuis des mois par l'Etat islamique.

"Cela fait longtemps que nous sommes amis et l'un des grands avantages d'être à nouveau en Turquie, un ami et allié au sein de l'Otan, est de pouvoir, comme toujours, se parler sans détours", a dit Joe-Biden, vice-président des Etats-Unis, lors d'une conférence de presse commune avec Ahmet Davutoglu.

Ce dernier discutera du rôle de la Turquie dans la coalition avec Ahmet Davutoglu et avec le président Tayyip Erdogan.

Ces pourparlers devraient notamment porter sur les efforts menés par la Turquie pour tenter d'endiguer le flux des djihadistes grossissant les rangs de l'Etat islamique en transitant par la Turquie.

Selon Ahmet Davutoglu, même si Ankara et Washington ont recours à des méthodes différentes, ils partageaient des objectifs communs, dont celui de chasser Bachar al Assad du pouvoir. (Dasha Afanasieva et Humeyra Pamuk, Benoît Van Overstraeten pour le service français)