Washington (awp/afp) - La dette des ménages américains a enflé au dernier trimestre 2016, se rapprochant de son pic d'avant la crise financière de 2008, selon un rapport de la Réserve fédérale de New York publié jeudi.

Les Américains ont ainsi davantage utilisé leurs cartes de crédit (+4,3%), souscrit à plus de prêts étudiants (+2,4%), eu recours à des financements automobiles (+1,9%) et continué à demander des prêts immobiliers (+1,6%).

Au total, l'endettement des ménages a atteint 12'580 milliards de dollars en rythme annuel, augmentant de 226 milliards de dollars (+1,8%) d'octobre à décembre et de 460 milliards sur l'ensemble de l'année.

C'est la plus forte hausse trimestrielle de l'endettement des consommateurs depuis le dernier trimestre 2013, note la Fed.

Elle souligne que son montant total n'est plus qu'à 0,8% (99 milliards) en dessous du pic des 12.680 milliards de dollars qu'il avait atteint au 3e trimestre 2008 juste avant l'éclatement de la crise financière.

"La dette des Américains approche de son pic précédent, mais sa composition aujourd'hui est largement différente car elle est tirée par des emprunts qui ne sont pas liés au logement", signale le vice-président de la Fed de New York, Wilbert van der Klaauw faisant la distinction avec l'engouement pour les refinancements immobiliers qui jusqu'en 2008 avaient gonflé la bulle financière et immobilière.

Ce signe d'optimisme des consommateurs américains, qui empruntent de nouveau largement, est à mettre au crédit du redressement économique mené par l'administration Obama alors que le président Donald Trump a été investi fin janvier.

Mais les experts de la Fed soulignent, qu'au rythme de croissance observée, la dette des ménages devrait dépasser en 2017 son pic historique.

Contrairement à la structure de l'endettement du début des années 2000, cette fois-ci ce sont les prêts automobiles (1160 milliards de dollars en 2016) et surtout les prêts étudiants (1310 milliards) - à un sommet historique désormais - qui ont crû le plus vite.

Les prêts immobiliers, qui continuent néanmoins de constituer l'essentiel des crédits (8480 milliards), ont connu une croissance bien plus modeste. Ils ont toutefois retrouvé leur niveau le plus haut depuis la récession de 2009 qui a suivi la déroute des prêts immobiliers à risques (subprimes).

Autre différence de taille par rapport à la situation qui a conduit à la crise: la part des crédits défaillants est moitié moindre. Elle était de 4,8% au dernier trimestre de l'année dernière contre 8,5% au 3e trimestre 2008.

afp/buc