Washigton (awp/afp) - La croissance de l'économie des Etats-Unis s'est avérée moins apathique qu'attendue au deuxième trimestre, tirée par les consommateurs américains et devrait encore accélérer au 3e trimestre.

Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a crû de 1,4% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, après seulement 0,8% au 1er trimestre, selon la troisième estimation du ministère du Commerce publiée jeudi.

La précédente évaluation pour le 2e trimestre avait estimé l'expansion à 1,1%. Les analystes s'attendaient à une révision à 1,3%.

Au total sur les six premiers mois de l'année, la première économie mondiale n'a avancé que d'environ 1% en rythme annuel.

"C'est une croissance encore molle mais le troisième trimestre a l'air beaucoup mieux", a assuré Paul Ashworth, économiste pour Capital Economics.

Deux bonnes nouvelles expliquent cette révision en hausse: les investissements des entreprises dans les structures et les équipements ont été moins mauvais que précédemment estimés (-7,9% au lieu de -9,7%), et les exportations ont progressé davantage (+1,8% au lieu de 1,2% estimé).

Ces deux signes encourageants ont été soutenus également par un recul des stocks moins important que précédemment évalué.

Le ministère du Commerce publiera le 28 octobre, sa première estimation de la croissance du 3e trimestre et les économistes assurent que le rythme d'expansion devrait prendre de la vitesse entre juillet et septembre.

"Nous anticipons une croissance plus rapide pour la deuxième partie de l'année", a indiqué Kristin Reynolds, d'IHS Global Insight.

La publication interviendra un peu plus d'une semaine avant l'élection présidentielle américaine.

VERS UN 3E TRIMESTRE MEILLEUR

L'expansion pourrait atteindre 2,8% en rythme annuel au 3e trimestre si l'on en croit la projection de la banque de Réserve fédérale d'Atlanta, qui est en général plutôt en haut de l'échelle.

Au 2e trimestre, les dépenses des ménages, locomotive traditionnelle de la croissance aux Etats-Unis, ont progressé de 4,3%. "C'est bien au-dessus du rythme des quatre derniers trimestres", s'est félicitée la Maison blanche dans un communiqué.

Les Américains se sont notamment rués sur les biens de consommation dont les achats ont grimpé de 7,1%, la plus forte hausse enregistrée depuis près de six ans.

Même si la chute des investissements des entreprises a été moins sévère que précédemment estimée, elle reste la plus importante depuis 7 ans, au coeur de la récession.

Malgré un dollar relativement fort, les exportations sont retournées dans le vert entre avril et juin (+1,8%) après trois trimestres en territoire négatif.

L'investissement résidentiel a marqué un coup d'arrêt à -7,7% après une croissance à deux chiffres pendant toute l'année 2015 et +7,8% au premier trimestre.

L'Etat et les collectivités locales n'ont guère aidé à la croissance au 2e trimestre, les dépenses publiques ayant reculé de 1,7%, leur plus mauvaise performance en deux ans et demi.

Pour l'ensemble de l'année, la croissance du PIB américain ne devrait pas dépasser 1,8%, a récemment estimé la Réserve fédérale (Fed), révisant en baisse de 0,2 point sa projection.

Ce serait le rythme d'expansion le plus modéré depuis 2013.

Jeudi, le gouvernement a également publié les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage qui montrent un marché du travail toujours très dynamique. Leur moyenne sur quatre semaines est descendue au plus bas niveau depuis 1943, un plancher déjà atteint en avril.

La publication des chiffres du chômage pour septembre est attendue le 7 octobre. Certains analystes tablent encore sur de solides créations d'emplois tandis que le taux de chômage devrait demeurer à 4,9%.

L'administration publie en outre vendredi le chiffre de l'inflation mensuelle donné par l'indice PCE, baromètre favori de la Réserve fédérale pour juger si la hausse des prix s'achemine vers son objectif de 2%.

Janet Yellen, la présidente de la Fed, a redit jeudi que la majorité des membres du Comité monétaire penchaient pour un relèvement de ses taux d'intérêt avant la fin de l'année.

afp/fr