Washington (awp/afp) - Un responsable de la Réserve fédérale a estimé lundi que la raréfaction de l'offre sur le marché du travail aux Etats-Unis exerçait une pression à la hausse sur les prix justifiant "la lente normalisation" des taux d'intérêt.

James Bullard, président de l'antenne régionale de la Fed de Saint Louis (Missouri) qui est un membre votant du Comité monétaire cette année, a cité trois facteurs qui plaident pour une hausse graduelle des taux.

Dans un discours lors d'un forum à Pékin, M. Bullard a relevé que le marché de l'emploi aux Etats-Unis était "relativement fort", que l'inflation s'approchait de la cible de 2% de la Fed et que les obstacles internationaux "s'estompaient".

"Au vu de presque tous les paramètres, le marché du travail est ou a dépassé le niveau du plein emploi", a estimé M. Bullard. "Cela peut mettre une pression sur l'inflation à l'avenir", a-t-il souligné.

Il est admis qu'un marché du travail plus tendu, avec une baisse du taux de chômage, nourrit la hausse des prix, via celle des salaires.

Sur le plan international, "les récentes influences négatives sur l'économie américaine", qui ont conduit notamment la banque centrale à faire une pause depuis le début de l'année dans le resserrement progressif des taux, "semblent se dissiper", a ajouté M. Bullard.

Il en conclut que le scénario du Comité monétaire procédant à "un rythme progressif de hausse des taux (...) est plus correct" que les attentes des marchés qui misent sur "quasiment pas de normalisation".

Ces commentaires interviennent alors que plusieurs responsables de la banque centrale de même que le compte-rendu de la précédente réunion du Comité monétaire publié la semaine dernière ont remis clairement la possibilité d'une hausse des taux sur la table pour la prochaine réunion du FOMC les 14 et 15 juin.

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