San Francisco (awp/afp) - L'ex-patron d'Uber Travis Kalanick, poursuivi en justice par un important investisseur du groupe de réservation de voitures avec chauffeur, affirme être victime d'une attaque personnelle destinée à l'écarter complètement et demande l'arrêt de la procédure.

Une plainte au civil a été déposée la semaine dernière devant un tribunal du Delaware (est) par le fonds Benchmark Capital Partners, qui accuse notamment Travis Kalanick d'avoir tenté de soudoyer le comité de direction pour revenir à la tête de la société, qui n'est pas cotée en Bourse.

Patron emblématique mais controversé, Travis Kalanick avait dû démissionner en juin sous la pression d'investisseurs soucieux de redorer l'image d'Uber, ternie par des polémiques, sur fond d'accusation de harcèlement sexuel ou de vol de technologies.

Dans une contre-attaque écrite transmise jeudi au tribunal, Travis Kalanick estime que la procédure lancée par Benchmark participe d'une tentative "indigne" pour le "réduire au silence et l'écarter" de toute prise de décision importante au sein de la compagnie basée à San Francisco.

L'ex-patron est resté membre du comité de direction, avec d'importants droits de vote.

Selon lui, le fonds avait "secrètement commencé à planifier son projet de l'évincer" et "l'a mis en application à un moment particulièrement indigne", quelques semaines après la mort accidentelle de sa mère.

Des membres de Benchmark lui "ont remis un brouillon de lettre de démission en lui indiquant qu'il avait quelques heures pour le signer, sans quoi Benchmark mènerait une campagne publique contre lui".

Travis Kalanick avait finalement cédé, "en raison de son état émotionnel", plaide encore le texte, qui demande l'arrêt des poursuites judiciaires, au profit d'un arbitrage.

Dans sa plainte, Benchmark avait également demandé que Kalanick coupe tout contact avec la direction, l'accusant de chercher à préparer le terrain pour son retour.

Après la plainte de Benchmark, des actionnaires fidèles à l'ex-PDG avaient riposté, demandant au fonds de vendre tous ces titres et de se retirer de la société.

La valeur du groupe, devenu en moins de dix ans un acteur majeur dans les transports, est estimée à environ 70 milliards de dollars.

afp/rp