Rien n’arrête les marchés européens : hier, le CAC40 a signé ses meilleurs niveaux annuels à 5.621 points, après s’être adjugé près de 1%. A Wall Street, les indices ont en revanche perdu du terrain, alors que les craintes inflationnistes perdurent, sur fond de T-Bond 10 ans à plus de 3,1% et de poursuite de l’ascension du pétrole. La Fed devra-t-elle donner plus de tours de vis que prévu cette année pour contrer l’inflation ? C’est toujours la question dominante, même si les négociations sino-américaines sur le commerce et la politique italienne alimentent aussi la chronique ce matin.
 

Six semaines consécutives de hausse pour le Brent, tandis que l'euro s'enfonce doucement

A l’issue de la première des deux journées de négociations prévues cette semaine entre Chine et Etats-Unis sur leur contentieux commercial, Pékin aurait proposé un train de mesures susceptibles de réduire annuellement de 200 milliards de dollars le déficit commercial de Washington, selon des sources concordantes. Un montant qui serait en phase avec les attentes de Donald Trump et qui pourrait supprimer l’épée de Damoclès qui menace les échanges mondiaux. La balance des échanges des Etats-Unis avec la Chine était déficitaire de -375,2 milliards de dollars en 2017.

En Europe, les regards restent braqués sur l’Italie et la tentative de création d’une coalition gouvernementale entre le Mouvement 5 Etoiles de Luigi Di Maio et la Ligue de Matteo Salvini. Un texte aurait été arrêté entre les deux formations, mais il lui faudra encore passer devant les membres de chaque parti et obtenir l’aval du président Sergio Mattarella. Quant à l’identité du futur premier ministre, rien n’a encore été annoncé, hormis que le poste ne sera occupé ni par Salvini, ni par Di Maio. Le projet aura sans doute de quoi faire grincer des dents en Europe, car il passera nécessairement par un accroissement des dépenses et une baisse des impôts, dans un pays dont les finances sont déjà tendues.

Les temps forts économiques du jour

Après les prix à la production allemands (8h00), deux statistiques européennes à impact modeste sont attendues : les comptes courants (10h00) et la balance commerciale (11h00). Outre-Atlantique, le calendrier est vierge aux Etats-Unis mais les amateurs d’indicateurs pourront à 14h30 se tourner vers le Canada et ses chiffres d’inflation et de ventes de détail. Deux membres de la Fed doivent participer à des conférences sans que l’on sache si leurs interventions auront un impact sur les marchés : Loretta Mester dès 9h00 lors d’un événement organisé par la BCE à Francfort et Lael Brainard à 15h15 à New York.

La paire euro / dollar évolue sur les 1,18 ce matin, ce qui confirme la vigueur du billet vert. L’or poursuit en revanche sa lente glissade, à 1.288 USD l’once. Quant au baril, le Brent a brièvement dépassé le cap des 80 USD pour la première fois depuis la fin 2014, avant de s’assagir à 79,52 USD ce matin. Le brut léger américain WTI se négocie 71,61 USD. L’emprunt d’Etat américain à 10 ans se maintient au-dessus des 3,1%, son meilleur niveau des sept dernières années.

Les principaux changements de recommandations

• Morgan Stanley revalorise Alstom de 34,70 à 43,80 euros en restant à pondération en ligne.
• Morgan Stanley abaisse de 165 à 130 euros son objectif sur Iliad en restant à souspondérer.
• HSBC passe de conserver à acheter sur FFP en visant 116 euros contre 114 précédemment.
• Jefferies revalorise Ubisoft de 76 à 98 euros en restant acheteur.
• Barclays revalorise Vivendi de 22,60 à 23,50 euros mais reste à pondération en ligne.
• JP Morgan reste à surpondérer sur Vivendi, revalorisé de 42 à 43 euros.

L’actualité des sociétés

Deux très grandes entreprises européennes publient leurs résultats ce matin, le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca et le holding de luxe suisse Richemont. Aux Etats-Unis, Deere et Campbell Soup fermeront le programme hebdomadaire des publications. Hier à Wall Street, Cisco a chuté de -3,8% après des chiffres décevants, comme Walmart (-1,9%). Mais c’est JC Penney et ses -12,4% qui a tenu la vedette, dans le sillage de trimestriels franchement décevants, qui ont fortement contrasté avec l’euphorie qui régnait la veille dans la distribution et la consommation après des chiffres sectoriels, à l’inverse, solides.

En France, Vivendi a publié ses comptes trimestriels et maintenu le suspense sur la cotation d’UMG. Le conseil a autorisé le directoire à examiner plusieurs scénarios, dont une entrée en bourse. Vallourec, Bolloré et Natixis ont également dévoilé leurs chiffres. Cette nuit, les actionnaires de l’australien Mantra ont validé le rachat par AccorHotels, valorisant la société l’équivalent de 773 millions d’euros. Engie a dû sortir de son silence après un article de ‘L’Echo’ accusant sa filiale Electrabel de sous-provisionner le coût futur du démantèlement des centrales nucléaires belges. L’énergéticien a assuré que la division aura les moyens d’assumer ses obligations.