(Bilan actualisé)

KABOUL, 22 avril (Reuters) - Cinquante-sept personnes au moins ont été tuées et 119 autres blessées dimanche lors d'un attentat-suicide dans un centre d'enregistrement électoral à Kaboul, a indiqué un porte-parole du ministère afghan de la Santé publique.

L'organisation Etat islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de cette attaque, commise à Dasht-e Barchi, un quartier de l'ouest de Kaboul où vivent des membres de la minorité chiite Hazara, visés à plusieurs reprises par l'EI.

Le kamikaze s'est approché à pied du centre où des Afghans s'inscrivaient sur les listes électorales pour les scrutins législatifs et locaux d'octobre prochain, a précisé un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najib Danesh.

"Il y avait des femmes, des enfants. Tout le monde était venu pour obtenir sa carte d'identification", a déclaré Bachir Ahmad, qui était dans les environs lors de l'explosion.

L'explosion a détruit des véhicules et brisé les vitres des bâtiments voisins, laissant des scènes de chaos dans la rue jonchée de débris et tachée de sang.

C'est l'attentat le plus meurtrier à Kaboul depuis celui à l'ambulance piégée qui a fait une centaine de morts en janvier.

Le président afghan, Ashraf Ghani, a condamné l'attentat et affirmé qu'il "ne doit ni nous détourner de nos objectifs ni affaiblir le processus démocratique national".

Selon les chiffres des Nations unies, plus de 750 personnes ont été tuées ou mutilées dans des attentats suicide commis par des islamistes au cours des trois premiers mois de l'année, avant même le début de l'offensive de printemps des taliban.

Dimanche, une bombe posée en bord de route, près d'un centre d'enregistrement pour les législatives, a explosé à Pul-i Khumri dans le nord du pays. Six membres d'une même famille ont été tués et trois autres personnes blessées.

Ces derniers jours, deux policiers de Jalalabad, dans l'Est afghan, ont été tués aux abords d'un autre centre d'enregistrement. Un bureau de vote de la province centrale de Ghor a été incendié et des responsables électoraux brièvement kidnappés. (Qadir Sediqi et Sayed Hassib, avec Abdul Aziz Ibrahimi, Arthur Connan et Eric Faye pour le service français)