BANGUI, 4 septembre (Reuters) - Les chefs rebelles musulmans et les leaders des milices chrétiennes anti-balaka, responsables d'exactions en République centrafricaine, doivent être arrêtés et traduits en justice, a estimé le Haut Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, vendredi.

"Les dirigeants les plus connus, qui ont du sang sur les mains, ne sont pas arrêtés, sans parler d'être inculpés, jugés et condamnés", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein.

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a ouvert une enquête sur les crimes commis en RCA mais cela n'a permis pour l'instant d'appréhender que du "menu fretin", a déploré Zeid.

L'enquête vise à la fois les rebelles de la Seleka, organisation musulmane dont le chef Michel Djotodia occupa brièvement les fonctions de chef de l'Etat avant de démissionner l'an passé, et les miliciens chrétiens anti-balaka qui ont chassé les populations musulmanes du Sud, provoquant une partition de fait du pays.

Les groupes armés sont convenus d'un arrêt des combats au mois de mai.

Le Haut Commissaire a estimé que les 9.000 casques bleus de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) devaient montrer plus de fermeté à l'égard des chefs de guerre et des groupes armés pour faire cesser les abus et les violences.

"Si les forces internationales commencent à arrêter les membres dirigeants des groupes armés, il faudra un système judiciaire opérationnel pour enquêter, poursuivre et assurer des procès équitables ainsi que des prisons appropriées pour les enfermer", a-t-il ajouté. (Sebastien Lamba; Pierre Sérisier pour le service français)