(Actualisé avec communiqué d'AQMI, précisions)

NAIROBI, 19 janvier (Reuters) - Le groupe islamiste Al Mourabitoune a revendiqué mercredi la responsabilité de l'attentat suicide qui a fait une soixantaine de morts dans un camp militaire à Gao dans le nord du Mali, et l'organisation Al Qaïda, liée au groupe, précise que l'attaque visait à punir les groupes coopérant avec la France.

Un véhicule a pénétré dans le camp mercredi matin, "écrasant ceux qui se trouvaient sur son chemin, avant d'exploser au moment où 600 hommes se rassemblaient", a déclaré la porte-parole de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma).

Le camp abritait des soldats de l'armée malienne et des membres de divers groupes armés qui effectuent ensemble des patrouilles dans la ville, en vertu d'un accord conclu sous supervision onusienne pour faciliter la lutte contre les combattants islamistes.

L'organisation Al Mourabitoune, dirigée par le djihadiste Mokhtar Belmokhtar, est à l'origine de plusieurs opérations terroristes visant des cibles militaires et civiles au Mali et dans certains pays d'Afrique de l'Ouest.

Un autre communiqué, diffusé celui-là par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme que cette opération visait à punir les organisations collaborant avec les troupes françaises présentes dans le pays.

"Nous n'autorisons pas l'installation de baraquements et de bases ni le regroupement de patrouilles et de convois appartenant aux occupants français, pour faire la guerre aux moudjahidine", peut-on lire dans cette déclaration traduite par le groupe SITE, spécialisé dans la veille des activités islamistes sur internet.

Le communiqué confirme que l'attaque a été menée par le groupe Al Mourabitoune, allié d'AQMI, et fournit le nom du kamikaze.

Les médias maliens faisaient état, eux, de la présence de cinq assaillants et mercredi soir, le bilan qu'ils publiaient était de 60 morts et 115 blessés, sans préciser si ce dernier prenait en compte des agresseurs.

"Nous allons vous combattre. Nous vous vaincrons. Vous n'aurez pas le dernier mot", a déclaré à la télévision nationale le président Ibrahim Boubacar Keita. Trois jours de deuil national ont été décrétés.

Depuis la fin de l'opération Serval lancée en janvier 2013, qui a permis de chasser en grande partie les groupes armés qui menaçaient Bamako, la France maintient des troupes au Mali dans le cadre d'opérations régionales. (Souleymane Ag Anara, Pierre Sérisier et Julie Carriat pour le service français)