DUBAI, 11 octobre (Reuters) - Le journaliste irano-américain Jason Rezaian, correspondant du Washington Post à Téhéran arrêté il y a plus d'un an en Iran pour espionnage, a été jugé coupable, rapporte dimanche l'agence iranienne de presse Isna citant une source judiciaire. Mais sa peine n'a pas été rendue publique.

"Il a été condamné mais je n'ai pas les détails du verdict", a dit le porte-parole des affaires judiciaires, Gholamhossein Mohseni Ejei, cité par Isna.

Le journaliste, né en Californie, dispose de vingt jours pour faire appel.

Plus tôt dans la journée, lors d'une conférence de presse télévisé, le même Ejei avait simplement indiqué que le jugement avait été rendu, sans préciser si le journaliste avait été déclaré coupable ou innocenté. Le Washington Post avait déploré cette annonce "vague et déroutante".

Jason Rezaian, 39 ans, a été arrêté le 22 juillet 2014 à son domicile en compagnie de son épouse, Yeganeh Salehi, qui a par la suite été remise en liberté.

Son procès, à huis clos, s'est achevé il y a deux mois.

Depuis le début de l'affaire, le Washington Post conteste les accusations d'espionnage portées contre son journaliste qui, a déclaré le directeur de la rédaction du journal, Martin Baron, n'a fait qu'exercer son métier de journaliste.

Baron a également qualifié son procès de "mascarade" et de "mélange infect de farce et de tragédie".

Les Etats-Unis et l'Iran n'ont plus de liens diplomatiques depuis la crise des otages de 1979 mais l'accord sur le nucléaire iranien du 14 juillet dernier pourrait faciliter un dégel relatif dans leurs relations. (Sam Wilkin avec Peter Cooney à Washington; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)