BEYROUTH, 5 janvier (Reuters) - Une personne a été tuée et six autres blessées dimanche à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, dans des violences de quartiers entre partisans des deux camps qui s'affrontent dans la guerre civile en Syrie voisine.

Un civil du quartier sunnite de Bab al Tabbaneh a été tué par un tireur embusqué, apprend-on auprès des services médicaux et de la police. Les habitants de ce quartier sont majoritairement favorables aux rebelles sunnites qui luttent contre le président syrien Bachar al Assad.

Deux autres personnes de ce quartier ont été blessées dans les heurts, ainsi que quatre autres personnes du quartier alaouite (chiite) de Djebel Mohsen, qui soutient Bachar al Assad, lui-même de confession alaouite.

Les divisions à Tripoli, qui ne se trouve qu'à 30 km de la frontière syrienne, sont le reflet de la fracture qui déchire le Liban à propos de la guerre civile en Syrie.

Samedi, ont eu lieu à Hnaider, près de la frontière syrienne, les funérailles de l'homme qui est soupçonné d'être le kamikaze de l'attentat qui a fait cinq morts jeudi dans un bastion chiite du sud de Beyrouth et revendiqué par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

L'EIIL, affilié à Al Qaïda, a dit qu'elle visait le Hezbollah chiite libanais. L'EIIL cherche à renverser le président syrien Bachar al Assad et à établir un état islamique en Syrie, tandis que le Hezbollah a envoyé des combattants en Syrie pour aider le président syrien.

Selon un photographe de Reuters, des hommes en armes ont empêché les journalistes d'assister à la cérémonie tandis qu'on entendait des tirs nourris dans le secteur.

L'armée libanaise a identifié l'auteur de l'attentat comme étant un jeune homme de 19 ans du nom de Koutaiba Mohamad al Satem. Etudiant de deuxième année à l'université, il suivait des études d'ingénieur. (Stephen Kalin; Danielle Rouquié pour le service français)