(Actualisé avec résultats définitifs)

REYKJAVIK, 26 juin (Reuters) - L'historien Gudni Johannesson a remporté l'élection présidentielle de samedi en Islande, marquée par une défiance des électeurs à l'égard de la classe politique après la crise financière de 2008 et le scandale des "Panama papers".

Après le dépouillement de l'ensemble des bulletins, Johannesson, professeur à l'université d'Islande, a obtenu 39% des suffrages face à ses rivaux, un ancien Premier ministre et le gouverneur de la banque centrale islandaise, indique la chaîne de télévision publique RUV.

Le poste de chef de l'Etat est principalement honorifique mais ce dernier dispose du pouvoir de s'opposer à certains textes de loi.

N'appartenant à aucune formation politique, Gudni Johannesson prendra ses fonctions le 1er août.

L'enseignant a fait campagne en soutenant une clause constitutionnelle qui prévoit l'organisation de référendums d'initiative populaire pour s'opposer à des décisions du parlement.

Ce scrutin a été marqué par une forte défiance des électeurs islandais, mécontents des sévères mesures d'austérité imposées après la crise financière de 2008 qui a vu le système bancaire local s'effondrer.

Le président sortant Olafur Grimsson, 73 ans, était le favori des sondages et semblait promis à un sixième mandat consécutif de quatre ans mais il a renoncé à se présenter en mai après les révélations des "Panama papers" établissant des liens entre sa femme et des comptes offshore.

Grimsson justifiait sa candidature par un besoin de stabilité institutionnelle après la démission du Premier ministre Sigmundur Gunnlaugsson en 2015, en raison là aussi de l'implication de son épouse dans le scandale des paradis fiscaux.

Ni Grimsson, ni Gunnlaugsson ne sont accusés de malversations dans cette affaire mais l'implication présumée de membres de leur entourage a attisé le mécontentement public.

(Ragnhildur Sigurdardottir; Pierre Sérisier pour le service français)