* Un membre de l'Etat islamique pourrait avoir commis l'attentat

* Une vingtaine de blessés dont des policiers

* Attaques kurdes à Nusaybin, Sirnak et Dicle (Actualisé avec attaque contre une gendarmerie, précisions)

par Seyhmus Cakan

ISTANBUL, 1er mai (Reuters) - Deux policiers ont été tués et une vingtaine de personnes ont été blessées dimanche dans un attentat à la voiture piégée devant un commissariat de Gaziantep, dans le sud de la Turquie, ont annoncé la police et le gouverneur de la province du même nom.

Parmi les blessés figurent de nombreux policiers.

L'attaque n'a pas été revendiquée mais la Turquie est depuis plusieurs mois le théâtre d'attentats commis à la fois par les séparatistes kurdes et les djihadistes du groupe Etat islamique.

La police a mené à Gaziantep une perquisition au domicile d'un membre présumé de l'EI, soupçonné d'avoir commis l'attentat. Le père de ce suspect a été interpellé, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité turcs. Un test ADN doit déterminer si le suspect est bel et bien l'auteur de l'attentat.

"Le père d'un suspect dont on pense qu'il a mené l'attentat a été interpellé. Nous avons des dossiers sur les liens du suspect avec l'Etat islamique", dit-on au sein des services de sécurité.

La déflagration a été entendue à plusieurs kilomètres de distance, a rapporté CNN Turk, montrant les images de l'épave du véhicule à proximité du poste de police, et les ambulances et camions de pompiers envoyés sur les lieux.

Selon certaines sources, deux véhicules auraient participé à l'attentat. Tandis que le kamikaze était à l'intérieur de la voiture qui a explosé, trois hommes à bord d'un second véhicule ont ouvert le feu sur les policiers qui gardaient le commissariat.

ATTENTAT CONTRE UNE GENDARMERIE

Au sein des services de sécurité, on indique que la police avait reçu des renseignements sur l'attentat de samedi et avait ordonné aux policiers de ne pas se rassembler devant le commissariat lors de leur déploiement pour la fête du 1er-Mai.

Sans cette décision, le bilan de l'attentat aurait sans doute été plus lourd.

La province de Gaziantep longe une bande de territoire syrien contrôlée par l'organisation Etat islamique et la police turque a effectué de nombreux raids contre des djihadistes présumés ces derniers mois dans la capitale provinciale, qui a abrite de nombreux réfugiés syriens.

Des tirs de roquettes ont par ailleurs fait deux blessés dimanche à Kilis, dans une autre région proche de la frontière avec la Syrie. Les tirs provenaient d'une zone également tenue par le groupe radical sunnite.

A des centaines de kilomètres plus à l'est, trois soldats turcs ont été tués et 14 blessés dans une attaque à la roquette menée par des combattants kurdes pendant une opération militaire à Nusaybin, a déclaré l'armée dans un communiqué.

Un autre militaire a été tué lors d'affrontements avec les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la province de Sirnak, proche de la frontière avec la Syrie.

Un attentat à la voiture piégée a par ailleurs été mené par les membres présumés du PKK contre une gendarmerie à Dicle, dans le sud-est. Dix militaires ont été blessés, ont annoncé les services de sécurité. Deux militaires ont en outre été blessés lors de l'attaque d'un véhicule blindé qui se rendait sur les lieux.

Le sud-est de la Turquie est le théâtre d'une insurrection armée menée par les autonomistes kurdes du PKK, qui ont repris les armes en juillet dernier après la rupture du cessez-le-feu avec l'armée turque qui durait depuis deux ans et demi. (Avec Humeyra Pamuk; Jean-Stéphane Brosse, Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)