AMMAN, 12 mars (Reuters) - Ahmad Dakamseh, un soldat jordanien condamné à vingt ans de prison pour le meurtre de sept écolières israéliennes en 1997, a été libéré dimanche après avoir purgé sa peine. Il a été fêté en héros dans son village.

Le militaire a été conduit jusqu'à la maison familiale près de la ville d'Irbid, dans le nord de la Jordanie, où des dizaines de proches et de badauds lui ont réservé un accueil chaleureux. La police avait mis en place des points de contrôle autour du village d'Ibdir pour canaliser la foule.

Ahmad Dakamseh a été condamné en juillet 1997 pour avoir ouvert le feu sur un groupe d'écolières israéliennes. Il a expliqué pendant le procès que les jeunes filles s'étaient moquées de lui alors qu'il effectuait ses prières dans une zone frontalière restituée à Amman lors de la signature du traité de paix israélo-jordanien de 1994.

A l'époque, le défunt roi Hussein avait présenté ses excuses personnelles à l'Etat hébreu et s'était rendu en Israël pour rendre hommage aux victimes.

Ce quintuple meurtre aurait pu valoir à Ahmad Dakamseh la peine capitale mais le tribunal militaire qui l'a jugé a considéré qu'il était instable sur le plan mental et l'a condamné à la réclusion à perpétuité, soit vingt ans de prison selon la législation jordanienne.

A sa sortie dimanche, Ahmad Dakamseh a déclaré sur Al Djazira qu'il ne reconnaissait pas l'Etat d'Israël et que les Arabes ne pourraient pas entretenir des liens normaux avec ce qu'il a appelé "l'entité sioniste".

De nombreux députés ont salué sa libération, de même que le Front d'action islamique, émanation des Frères musulmans et principale formation de l'opposition en Jordanie.

Ni le gouvernement jordanien ni celui d'Israël n'ont fait de commentaire. (Suleiman Al Khalidi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)