BERLIN, 30 juillet (Reuters) - La justice allemande a ouvert jeudi une enquête pour trahison visant un site d'information sur internet, Netzpolitik.org, soupçonné d'avoir publié des informations confidentielles sur les activités de l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV).

C'est la première fois depuis plus de cinquante ans que des journalistes risquent d'être poursuivis pour trahison en Allemagne.

"Le procureur fédéral a lancé une enquête sur des soupçons de trahison à propos des articles (...) publiés par le blog internet Netzpolitik.org", a déclaré une porte-parole du parquet fédéral.

Cette enquête fait suite à une plainte du BfV, les services de renseignement intérieurs, après des articles publiés sur le site internet le 25 février et le 15 avril et qui seraient basés sur des fuites d'informations confidentielles.

Selon le groupe de radiotélévision public ARD, Netzpolitik.org a publié un article selon lequel le BfV voulait des fonds supplémentaires pour renforcer sa surveillance d'internet et créer une unité spéciale chargée de contrôler les réseaux sociaux.

"C'est une attaque contre la liberté de la presse", a réagi Andre Meister, journaliste de Netzpolitik.org visé par l'enquête avec le rédacteur en chef du site, Markus Beckedahl. "Nous ne nous laisserons pas intimider."

Michael Konken, président de l'association de la presse allemande (DJV), a dénoncé "une tentative inacceptable de faire taire deux journalistes critiques". (Erik Kirschbaum, Guy Kerivel pour le service français)