11 juillet (Reuters) - Une juge du Nevada a ordonné le report de l'exécution d'un assassin condamné à la peine capitale après qu'un laboratoire pharmaceutique a contesté l'utilisation de l'un de ses produits pour la mise à mort, estimant que l'Etat américain l'avait obtenu de manière illégitime.

Elizabeth Gonzalez, juge de district du comté de Clark, a interdit l'utilisation du médicament le jour même où était programmée l'exécution de Scott Dozier, 47 ans, par injection létale dans la prison d'Ely, à 395 kilomètres au nord de Las Vegas.

Cette exécution devait être la première dans le Nevada depuis 12 ans.

Elizabeth Gonzalez a donné suite à la requête du laboratoire Alvogen d'empêcher le département de l'administration pénitentiaire du Nevada d'utiliser le sédatif midazolam dans son injection létale composée de trois médicaments, selon des documents judiciaires.

Dans une plainte déposée mardi par Alvogen, le groupe accuse le Nevada d'avoir acquis son médicament de manière illégale, ajoutant que l'utilisation de ce produit pour une exécution provoquerait "un dommage irréparable à Alvogen, à sa réputation et à sa bonne volonté".

Les responsables pénitentiaires du Nevada avaient revu leur protocole d'injection létale la semaine dernière, disant alors qu'ils remplaçaient le diazepam, en rupture de stock dans la prison, par le midazolam.

Ce sédatif est censé rendre le prisonnier inconscient avant qu'on lui administre l'opioïde synthétique fentanyl puis l'agent paralysant cisatracurium.

Scott Dozier aurait renoncé à tout nouvel appel de sa condamnation, disant qu'il ne supportait plus la vie derrière les barreaux. (Brendan O'Brien à Milwaukee, Steve Gorman à Los Angeles et Andrew Hay au Nouveau Mexique, Benoit Van Overstraeten pour le service français)