BAGDAD, 12 mars (Reuters) - Des miliciens chiites irakiens engagés dans la bataille de Mossoul ont annoncé avoir découvert une fosse commune renfermant les restes de plusieurs centaines de détenus chiites tués il y a plus de deux ans par les djihadistes de l'Etat islamique (EI).

Le charnier a été mis au jour dans la prison de Badosh, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Mossoul.

"Les premières vérifications menées sur une partie de cette fosse commune ont dévoilé des corps en uniforme carcéral alignés d'une manière indiquant qu'ils ont été abattus par groupes", a déclaré Karim Nouri, porte-parole des milices chiites Hachid Chaabi.

Après la conquête de Mossoul par les djihadistes de l'EI en juin 2014, la prison de Badosh a servi à regrouper des milliers de prisonniers, dont des membres de la communauté yazidie. Face à la progression des forces irakiennes dans la contre-offensive lancée en octobre, les djihadistes ont fait exploser la prison.

Mais dans un rapport, l'organisation Human Rights Watch affirme que jusqu'à 600 détenus de cette prison, très majoritairement chiites, ont été massacrés par les djihadistes au moment où l'EI s'emparait de Mossoul.

Ils ont été conduits par camions dans une zone désertique à deux kilomètres de la prison et séparés selon leur religion. Alignés le long d'un ravin, ils ont été exécutés à la mitrailleuse, ajoute HRW qui se base sur des témoignages recueillis auprès d'une dizaine d'hommes ayant survécu en se faisant passer pour morts.

"Nous attendons que des équipes médico-légales et des représentants des droits de l'homme commencent à dégager la fosse pour révéler comment les criminels de Daech les ont tués de sang froid en raison de leur religion", a ajouté Nouri. (Ahmed Rasheed; Henri-Pierre André pour le service français)