par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell

GAZA/JERUSALEM, 23 août (Reuters) - L'aviation israélienne a de nouveau frappé la bande de Gaza samedi tandis que de nouveaux tirs de roquettes palestiniens visaient l'Etat hébreu, ont annoncé les forces de sécurité.

Des responsables des services de santé de Gaza ont fait état de cinq morts après une frappe israélienne sur une maison du centre de Gaza. Tsahal a déclaré de son côté avoir attaqué une vingtaine de cibles, parmi lesquelles des postes de tir de roquettes et des caches d'armes, dans le territoire contrôlé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas allait "payer au prix fort" la mort d'un enfant de quatre ans tué par un obus de mortier dans un kibboutz du sud d'Israël, laissant supposer une multiplication des actions contre le groupe palestinien.

Les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens sous l'égide de l'Egypte ont été interrompues mardi et rien ne laisse présager pour l'instant qu'elles reprendront.

L'armée israélienne a déclaré que près de 500 roquettes palestiniennes avaient visé l'Etat hébreu depuis l'arrêt des pourparlers.

Pour leur part, les services de santé de Gaza ont recensé 65 Palestiniens tués par des frappes israéliennes depuis mardi et ils ont porté à 2.076, dont une majorité de civils, le nombre des morts palestiniens depuis le début de l'offensive israélienne, le 8 juillet.

Soixante-quatre soldats israéliens ont perdu la vie et quatre civils ont été tués sur le territoire de l'Etat hébreu sur cette période.

ISRAËL PRÊT À "INTENSIFIER" SES ATTAQUES

Vendredi, 18 Palestiniens accusés de collaborer avec Israël ont été exécutés dans la bande de Gaza, a-t-on appris auprès des services de sécurité du Hamas au lendemain de la mort de trois de leurs chefs militaires dans un raid aérien israélien.

Sept des 18 Palestiniens exécutés, le visage couvert et les mains liées, ont été abattus devant une mosquée de la ville de Gaza, ont précisé des témoins ainsi qu'un site internet pro-Hamas. Il s'agit de la première exécution publique dans l'enclave palestinienne depuis les années 1990.

La Commission indépendante pour les droits de l'homme, une organisation de défense des droits des Palestiniens, a déclaré que deux femmes figuraient parmi les 18 personnes exécutées.

Vendredi, Motti Almoz, porte-parole de l'armée israélienne, a demandé aux Palestiniens de Gaza habitant près de stocks d'armes de quitter leur maison. "Nous sommes en train d'intensifier nos attaques", a-t-il dit, ajoutant qu'Israël se préparait à "une possible action au sol".

Tsahal a retiré il y a plus de deux semaines ses forces terrestres de la bande de Gaza en annonçant avoir détruit le réseau de tunnels utilisés par les activistes palestiniens pour pénétrer en territoire israélien.

Mais Benjamin Netanyahu a donné jeudi son accord au rappel de 10.000 réservistes, signe que l'armée se donne les moyens d'intensifier ses attaques.

Les Nations unies estiment autour de 400.000 le nombre de Palestiniens déplacés dans l'enclave de Gaza sur une population de 1,8 million d'habitants, et à plus de 400 le nombre d'enfants victimes des affrontements, les plus violents depuis la deuxième Intifada entre 2000 et 2007. (Marc Angrand pour le service français)