BRUXELLES, 1er septembre (Reuters) - Les dirigeants des pays de l'Otan, lors d'un sommet jeudi et vendredi au Pays de Galles, décideront la mise en place d'une nouvelle force de réaction rapide qui pourrait compter plusieurs milliers d'hommes capables d'être déployés en seulement deux jours.

L'Alliance atlantique, qui réunit 28 pays, dispose déjà d'une force de réaction rapide mais la nouvelle structure devrait être en mesure de répondre dans des délais bien plus courts à toute situation de crise, a-t-on souligné.

Cette décision a été prise à la lumière de la crise en Ukraine, et notamment de l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en mars dernier.

"Nous allons nous doter d'une force prête à être déployée en un très court laps de temps, un 'fer de lance' dont les effectifs seront assurés entre les alliés par rotation et qui pourrait compter plusieurs milliers d'hommes prêts à intervenir si nécessaire avec le soutien de l'aviation, de la marine et des forces spéciales", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, lors d'une conférence de presse lundi à Bruxelles.

Un responsable de l'Alliance, qui a requis l'anonymat, a précisé que cette nouvelle force pourrait atteindre la taille d'une brigade, soit entre 3.000 et 5.000 hommes.

Plusieurs pays d'Europe de l'Est membres de l'Otan, notamment la Pologne, ont demandé à l'organisation d'envoyer des milliers de soldats sur leur territoire de crainte d'une attaque russe.

Mais cette idée a été rejetée, à la fois pour des questions budgétaires et pour respecter l'accord de 1997 avec la Russie, par lequel l'Alliance s'est engagée à ne pas maintenir en permanence d'importantes troupes de combat dans l'Est européen.

A la place, l'Otan pourrait entreposer du matériel, des munitions et du carburant dans ces pays, ce qui permettrait aux soldats de la force de réaction rapide de "voyager léger mais de frapper fort, si nécessaire", a souligné Rasmussen.

Parallèlement, la Grande-Bretagne prévoit de mettre en place avec six autres pays de l'Otan une "force expéditionnaire conjointe" dont l'emploi ne serait pas seulement limité aux opérations de l'Alliance, a dit un haut responsable de l'Otan. (Adrian Croft; Guy Kerivel pour le service français)